vendredi 30 novembre 2012

Pour seul cortège, Laurent Gaudé

Pour la première année, je participe aux matches de la rentrée littéraire de Price Minister. 

J'ai donc reçu et lu 


pour seul cortège

L'histoire : Alexandre le Grand est en plein banquet, lorsqu'une douleur le terrasse. Il sait qu'il va mourir, mais n'en a pas encore fini dans ce monde. Il rassemble autour de lui ses généraux, il attend Dryptéis (la femme d'un de ses plus proches compagnons, retirée du monde), il lutte, serre les dents sur son lit de mort, pas décidé à lâcher prise. 
Enfin, son heure vient. Le cortège funèbre s'ébranle pour conduire Alexandre vers le lieu de sa sépulture, tandis que ses généraux, jusque là amis, se livrent bataille pour la succession. 









Mon avis : C'est le premier roman que je lis de cet auteur. Pour être honnête, j'avais même éliminé ce titre de ma première sélection, car je ne suis pas du tout attirée par les romans historiques. 
Mais finalement, je ne regrette pas le cafouillage de l'organisation du site partenaire, qui m'a envoyé en dernier recours cet ouvrage, car il m'a permis de faire une très belle découverte.
J'ai aimé cette histoire aux accents épiques et tragiques. 
J'ai aimé la construction du récit, l'alternance des multiples narrateurs, et surtout le rythme que ce choix narratif crée. 
J'ai aimé l'écriture de Gaudé, si poétique, et si puissante à la fois. On se laisse bercer par ces longues phrases, bercer de manière lancinante, comme ce cortège qui avance lentement, comme les têtes des pleureuses qui vacillent sous le poids de la fatigue. 
J'ai aimé le personnage de Dryptéis, forte, fragile, déterminée. Son parcours est fascinant, tout comme son destin qu'elle affronte hardiment. Dryptéïs, c'est la touche de douceur dans ce monde de brutes, en somme.
J'ai aimé l'idée qu'Alexandre puisse communiquer par delà la mort avec Drytéïs, ou avec Ptolémée, son plus fidèle compagnon, et qu'ils se rendent encore à ses décisions. 
Paradoxalement, j'ai moins aimé l'apparition du cavalier sans tête, qui revient montrer à Alexandre qu'il a bien accompli sa mission, et son retour sur la fin, en tant que guide du dernier cortège d'Alexandre. 

En résumé, j'ai été happée par ce roman au style puissant. Au départ déroutée par l'écriture et par le thème de la mort, je me suis laissée emporter au fil des pages, portée par le destin des personnages, destin que ne renieraient pas certains tragédiens grecs. 

Je donne à ce roman la note de 16/20. 

vendredi 9 novembre 2012

A comme association, tome 8, Le regard brûlant des étoiles, Erik L'Homme

Hier soir, j'ai achevé la lecture du dernier tome de la saga de Pierre Bottero et Erik L'Homme, A comme Association. Et mon dieu que c'est dur de se dire que le huitième sera le dernier... 





L'histoire : La fin du tome 7 laissait Jasper face à une révélation de taille concernant un de ces proches. Ce tome est donc consacré à la recherche de réponses aux questions que se pose l'Agent stagiaire, sur lui-même, sur son avenir au sein de l'Association... 







Mon avis : J'ai attendu ce livre avec beaucoup de curiosité, d'impatience, de fébrilité, tant j'étais à la fois heureuse de retrouver cet univers et ces personnages et tristounette de savoir que je ne les reverrai plus. 
C'est donc avec une immense surprise (mais bonne, la surprise!) que j'ai découvert que ce tome faisait 400 pages, soit plus du double des autres. Erik L'Homme aurait-il décidé de nous gâter pour finir en beauté? 
A l'évidence, oui... Encore un joli titre, tout plein de poésie, et une citation en guise de prologue. 
On retrouve Jasper, Walter et Mlle Rose à l'enterrement du Sphinx. Toute l'Association est réunie, les agents auxiliaires, Jules, Nina, mais surtout Fulgence, le chef du bureau parisien, avec lequel Jasper va avoir une altercation. 
En fait, le bureau va mal, et Walter et Rose en arrivent à douter de la loyauté de ses membres. Ca, c'est la première partie de l'histoire. 
De son côté, Jasper, pour aider au mieux l'Association, va devoir trouver des réponses, enfin connaître qui il est vraiment. Une chose est sûre, il n'est pas au bout de ses surprises. Heureusement, Jasper garde son humour légendaire, et comme il a grandi, mûri par rapport au premier tome, il fait également preuve d'une certaine philosophie qui lui permet de garder son calme, de prendre les choses avec zénitude et confiance.

J'ai aimé retrouver les personnages des premiers tomes, de Fafnir le sortilège espion à Madame Deglu, la joueuse de bingo du premier étage, en passant par Nacelnik, l'amoureux d'Ombe, Erglug et Arglaé, les trolls...
J'ai aimé la progression de l'intrigue, que les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place jusqu'à une fin cohérente et bien menée.
Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver des clins d’œil, des références à Bottero, à tort ou à raison, d'ailleurs, mais du coup, j'ai lu ce livre avec beaucoup d'émotion. 
J'ai aimé par-dessus tout la fin, pleine de poésie, comme aurait pu l'écrire Pierre Bottero, en fait. Purée que c'est émouvant! 
Erik L'Homme a fait de son personnage un jeune homme plein d'humour, comme lui l'a créé, et aussi très rêveur, comme Bottero aurait pu le faire. J'ai aimé cette alchimie toujours présente entre les deux auteurs, et découvrir les liens encore plus forts entre leurs deux protagonistes.
J'ai trouvé ce tome, comme les précédents, très rythmé, avec des rebondissements que l'on attend pas forcément, et il permet d'achever très brillamment cette saga. 
Enfin, j'ai particulièrement apprécié l'évolution du personnage de Jasper et son nouveau rôle (celui-là peut-être un peu prévisible) au sein de l'Association : un statut qui lui va comme un gant! 

En conclusion, un dernier opus qui va combler les lecteurs de cette saga à succès, car il met en place une fin pensée, construite, et cohérente. Aucun détail n'est négligé et les choix opérés respectent l'univers de la série. 

mardi 6 novembre 2012

Les combattants du feu, tome 1 : l'épreuve des flammes, Jo Davis

Enième participation aux mardis coquins de Stéphie, c'est que ça rend accro, ma parole!
Me plaignant le mois dernier de couvertures de bouquins pas graou pour deux sous, j'ai suivi ce mois-ci les conseils de Jérôme, qui me suggérait Les combattants du feu, parce qu'au moins, il y a du mâle torride en couverture. Force est de constater qu'il avait raison... 




L'histoire : Howard Paxton est lieutenant de la caserne 5 de Sugarland, un grand gaillard qui n'a pas l'intention de renoncer à son célibat. Un soir d'intervention, il sauve Kat des flammes d'un terrible incendie. Les deux jeunes gens se plaisent instantanément mais un dangereux pyromane les menace... 












Mon avis : Tout d'abord, je me dois de remercier Jérôme pour ses conseils avisés car la couverture donne déjà bien envie de tourner les pages...
Ce premier tome tient toutes ses promesses en mélangeant judicieusement action, suspens, humour et romance. 
Tout n'est pas crédible, évidemment, mais on s'en fiche : par exemple, à peine sortie des flammes, Kat se met immédiatement à draguer Howard, lui balançant un "je suis dans l'annuaire" avant de le quitter. Mouais... 
Le personnage de Kat m'a paru le plus attachant, (non, ce n'est pas parce qu'elle est prof... ^^) mais parce qu'elle accuse quelques complexes physiques, que beaucoup de femmes connaissent bien. Howard, quant à lui, est un tout petit peu trop caricatural à mon goût.  Evidemment, il est beau et bien bâti, mais il est aussi mystérieux, torturé et un poil macho. Un cocktail explosif dans un Passion Intense. En effet, Howard a eu une enfance difficile, il a été maltraité puis placé en foyer avant d'être adopté. Il est depuis quelques temps hanté par des cauchemars dont il ne comprend pas l'origine. 
Mais son passé n'est pas son seul problème : un pyromane lui envoie des photos de femmes attachées à un lit, femmes que l'équipe des pompiers retrouve mortes au milieu d'incendies d'habitation. Cet aspect-là du roman est bien traité, par le biais de passages directement narrés par le meurtrier lui-même. 
Et là, je m'interroge : mais pourquoi donc écrire en premier sur le scénario plutôt que sur les scènes érotiques qui sont quand même le but premier de ces lectures? 
C'est vous dire à quel point elles m'ont intéressées, ces fichues scènes! Premièrement, elles sont trop rares (même si la première arrive assez tôt dans le roman, c'est assez trompeur). Deuxièmement, elles sont d'un cliché! Kat est l'équivalent d'une jeune vierge qui n'a jamais connu le plaisir, et à qui Howard apprend et apporte tout. C'est franchement lassant, à force. 

En bref, un roman qui passe un bon moment, mais dans lequel l'intrigue secondaire prend largement le dessus sur l'histoire entre les deux protagonistes. Ce premier tome permet aussi à l'auteur de poser les bases de la saga, en présentant toute l'équipe des pompiers, qui seront les héros des tomes suivants. 

En conclusion, ce roman m'a fait pas mal d'effets, mais pas ceux escomptés : si Howard fait des cauchemars, moi aussi. Les passages sur les incendies ont réussi à me mettre tellement mal à l'aise que j'ai vu resurgir ma phobie du feu et des flammes... et les cauchemars que je faisais petite... à faible dose, heureusement, mais quand même! 
Je ne suis pas sûre de lire la suite, d'ailleurs.