lundi 5 décembre 2016

(Une photo, quelques mots # 74)

 
                                                                        © Leiloona
 
- Non mais c'est quoi cette plage?
Les trois amies observaient, figées, l'étendue verte et gluante qui leur barrait le passage vers l'eau claire et calme.
- C'est moi ou ça pue?
Après quelques déboires pour trouver leur maison de location, plusieurs détours en voiture pour enfin parvenir à prendre cette rue à sens unique dans le bon sens, voilà qu'elles découvraient une plage peu ragoûtante. Leur deuxième semaine de vacances commençait bien!
- Y'a pas moyen, je me baigne pas là.
- Bon, on n'est pas obligé de se baigner, on peut peut-être quand même s'installer...
 
Alors leur petit rituel commença. Carine étendit son immense serviette, en roula une deuxième sous sa tête et s'étendit de tout son long, en poussant un soupir de satisfaction. Sylvia, à qui il fallait un peu plus de confort, déroula d'abord sa natte à rayures orange et rouges, avant d'y poser sa serviette, d'un jaune éclatant. Françoise, la maman de Carine, avait déjà ouvert siège pliant, parasol et magasine, tout en tordant le nez aux effluves qui lui parvenaient.
Cinq and déjà qu'elles partaient en vacances ensemble, la dernière semaine d'Aout, qu'elles partageaient courses au marché, shopping, restaus, et farniente sur les plages de Saint Palais.
Cette année, Carine avait eu envie de changement. Mais pourquoi donc? songeait Sylvia, alors que la douce senteur de son spray solaire masquait tant bien que mal l'odeur prononcée d'algues en décomposition brûlées par le soleil.
 
Une demi-heure plus tard, elles prirent leur courage à deux mains, pour gagner l'eau qui les tentait. Les algues desséchées crissaient sous leurs pieds, tandis que les autres, masse visqueuse et glissante, manquait de les faire tomber.
- Je vais vomir, dit Sylvia.
 
La baignade leur fit le plus grand bien. Débarrassées de la barrière verte, seul l'air du large leur parvenait. L'océan, tellement tranquille, les apaisait.
 
De retour sur leurs serviettes, Carine remarqua que son téléphone avait sonné. Un message de son frère, qui demandait si elles étaient bien arrivées. La conversation s'engagea, avec celui qui connaissait bien les lieux, pour y avoir séjourné l'été précédent. Carine ne put s'empêcher de mentionner les algues de la plage de La Brée Les Bains. La réponse de ne fit pas attendre : "Cette plage pue la vieille moule."
Cette remarque délicate leur valut leur premier fou-rire de la journée.
Finalement, il ne s'annonçait peut-être pas si mal, ce séjour sur l'île d'Oléron...
 

Un très chouette souvenir de vacances, pour cette photo qui m'en a rappelé plein! Merci Leiloona!
 

dimanche 4 décembre 2016

Sauvez votre dimanche # 41

Avant d'évoquer ce dimanche qui n'est pas terminé, il me faut vous parler de mon dernier week-end parisien.
 
J'ai assisté à une pièce de théâtre de malade, une spectaculaire performance d'une heure trente, par trois comédiens qui ne disent pas un mot.
Ca s'appelle Bigre, c'est au théâtre Tristan Bernard, et c'est démentiel.
 
 
Un décor particulier (trois chambres de bonnes recréées se partagent l'espace), un espace de jeu réduit pour les comédiens (qui se déplacent sur à peu près deux mètres carrés chacun), une succession de scènes loufoques et hilarantes, parfois en interaction entre les comédiens... un régal pour les yeux qui ne savent plus où se poser, et beaucoup de poésie aussi dans le déroulement de l'histoire. Parce que oui, même sans paroles, il y en a une.
J'en reparle bientôt.
 
Aujourd'hui, après une mâtinée de boulot, j'ai fait mon sapin : tout en blanc et décoré grâce aux merveilles de ma boutique préférée, Le Bois des fées. Chaque année, j'y trouve des nouveautés divines :
 



 


Voici comment j'ai sauvé deux dimanches, sur une idée de Laurie!