jeudi 10 mars 2011

La machine infernale, Jean Cocteau

Voilà une pièce que je n'avais jamais lue en intégralité, je l'avoue, alors que le livre est dans ma bibiothèque depuis des lustres. Mais avoir eu connaissance de beaucoup d'extraits ne remplace en rien une lecture intégrale. Voici donc :



L'histoire : tout commence lorsque deux gardes de la cité de Thèbes font la rencontre du fantôme de leur roi, Laïos (Laïus chez Cocteau). Ce dernier les implore de prévenir sa femme, Jocaste, qu'un danger la menace. Malheureusement, le spectre n'arrive pas à se faire entendre, dérangé par la visite impromptue de Jocaste elle-même et de Tirésias. Nous suivons ensuite Oedipe, opposé à l'énigme du Sphinx et sa victoire. Vient ensuite le mariage et la nuit de noces d'Oedipe et Jocaste. A ce moment-là, Jocaste remarque les marques sur les chevilles d'Oedipe... et le piège se referme doucement.

Mon avis : Je me suis régalée.
Si je n'ai pas bien saisi l'intervention d'Anubis et l'intérêt des références à la mythologie égyptienne, j'ai adhéré à tous les autres choix opérés par Cocteau.
J'ai trouvé ingénieux l'usage de la "voix" (non, vous n'êtes pas dans Secret Story) au début de chaque acte, personnage qui permet de remplacer le Choeur, présent chez Sophocle, et vraiment utile.
J'ai aussi, même si je savais à peu près comment était construite la pièce, apprécié de voir "l'envers du décor" de l'histoire d'Oedipe. En effet, Sophocle fait démarrer sa pièce alors qu'Oedipe est déjà roi, alors que le point de départ de Cocteau est la mort de son père et l'arrivée d'Oedipe à Thèbes. C'est un point de vue intéressant, et il me semble qu'il peut faciliter la compréhension du mythe, pour une classe de seconde dont une bonne moitié n'est pas latiniste. Et ça, c'est un très bon point... (parenthèse professionnelle terminée!)
Faire du Sphinx une séductrice aux airs innocents et non un monstre terrifiant témoigne d'une certaine audace qui me plait bien.
Quel plaisir aussi de lire toute la fantaisie et l'humour de Cocteau dans cette pièce. On peut dire qu'il a l'art de dédramatiser les choses! On sent qu'il prend un malin plaisir à détourner l'intrigue de la pièce. Ainsi, comment ne pas sourire en lisant les marques d'affection de Jocaste pour Oedipe? Du "mon pauvre enfant" et du "mon petit" en veux-tu, en voilà! C'est terriblement amusant!
J'ai lu cette pièce il y a un petit moment déjà, dans l'optique d'une préparation de séquence sur Oedipe Roi, de Sophocle, oeuvre qui convenait parfaitement non seulement à l'étude du théâtre inscrite au programme de seconde, mais qui s'accordait également très bien avec le programme du voyage en Grèce.
Nous sommes actuellement, avec ma classe, en plein dans l'étude de l'oeuvre de Sophocle. Je leur ai donné La machine infernale à lire en parallèle pendant les vacances. J'aimerais mener de nombreuses comparaisons en classe sur cette réecriture du mythe.
Verdict jeudi : contrôle de lecture prévu! Mais franchement, cette pièce est définitivement adoptée!


Et, forcément, j'inscris la lecture de ce roman comme la première pour le challenge lancé par Fashion

2 commentaires:

  1. Je l'ai lue deux fois et j'ai adoré cette réécriture ! Quel humour notamment !

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  2. Oui, effectivement, c'est une belle réécriture pleine d'humour!

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