samedi 13 août 2011

Dieu est un pote à moi, Cyril Massarotto

"Je crois que tous les somnifères que l'on avale lorsqu'on est adulte, ce sont toutes les berceuses que l'on ne nous a pas chantées quand on était enfant." 

    "Ce que je veux te faire comprendre, c'est qu'il faut juste vivre, prendre les choses comme elles viennent. Le bonheur n'est pas un projet. Sois-en bien conscient. Vis, et ne t'encombre pas l'esprit de questions inutiles."




L'histoire : le narrateur a trente ans, travaille dans un sex-shop et a une vie tranquille lorsqu'un soir, sans avoir rien demandé, Dieu apparaît devant lui pour lui parler. Il lui explique qu'il l'a choisi pour être son ami. Avoir Dieu pour ami, c'est quand même la classe, non? Surtout quand on veut séduire une jeune étudiante en psychologie... Commence alors, entre notre héros et Dieu, une très longue amitié.

Mon avis : La couverture et le titre de ce roman m'ont attirée et, par curiosité plus que pour le sujet du roman, j'ai eu envie de le lire. Je dois dire que j'ai bien failli le lâcher dès la première page. La rencontre entre Dieu et le narrateur est un peu pataude, et on n'évite pas les lourdeurs du genre "Non, c'est pas vrai, Dieu me parle? Pas possible!".
Mais une fois ce moment passé et les présentations faites, on oublie vite l'incongruité de la situation. L'histoire se focalise sur le narrateur, et sur la jeune femme qu'il rencontre, Alice. Dieu, qui est très farceur et bourré d'humour, lui donne un coup de main pour la séduire. Et la vie du narrateur est bouleversée.
Pendant neuf ans, il connaît une vie idéale, entre Alice, qui est devenue sa femme, Léo, leur petit garçon, et ses rendez-vous hebdomadaires avec Dieu. Parfois, notre héros se dit que c'est trop beau pour être vrai, mais après tout, il aura une belle vie, c'est Dieu qui le lui a dit, pourquoi douterait-il?
Alors la chute, car chute il y a, est d'autant plus inattendue, cruelle, atroce, inacceptable... Et Dieu, dans tout ça? Eh bien Dieu, il se fait oublier, il ne donne plus signe de vie, c'est silence radio. "Lâche", "traitre", voilà les mots du narrateur envers son "ami".

J'ai beaucoup aimé la simplicité de ce roman, et sa sensibilité, aussi. L'auteur part d'une situation un peu loufoque pour mener une réflexion sur notre rapport aux croyances, à la religion, et à ce qui fait de nous des hommes. Bien sûr, on peut ne pas être d'accord avec le point de vue de Cyril Massarotto (Dieu n'a rien créé -mais il est quand même omniscient-, le paradis n'existe pas, il n'y a rien après la mort), mais à mon avis, ce roman n'a pas pour but de faire passer des idées personnelles.
C'est juste un roman d'amour, au sens large du terme. Un roman tendre.

Ce roman est assez drôle en fait, et j'ai beaucoup aimé suivre le parcours du narrateur dans sa relation avec Dieu, évidemment, mais avec les autres personnages, aussi, notamment avec son fils. On apprend aussi pourquoi Dieu a choisi notre narrateur et pas quelqu'un d'autre et la réponse est touchante. La psychologie du héros est approfondie, et tout ce qu'il dit ou fait est logique et en accord avec ce que le lecteur a appris de lui.
J'ai apprécié aussi le fait de pouvoir suivre les personnages sur une très longue période, puisque le roman s'ouvre sur l'an 1 et se termine à l'an 30.

Un bémol toutefois sur la fin, que je ne trouve pas forcément crédible (mais dans ce cas, on peut revenir sur tout ce qui touche à la religion dans ce roman), car cela remet en cause, il me semble, la simplicité de la relation entre le narrateur et Dieu.

En somme, un très bon moment de lecture.



1 commentaire:

  1. J'ai lu un autre bouquin de lui et franchement pas envie de retenter ;)

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