dimanche 23 janvier 2011

Le fils à Jo, de Philippe Guillard

"Ca me va comme un serre-tête sur la tête d'un cochon!"
"Je connais deux types de mecs qui portent des cravates comme la tienne : les tapettes et les cow-boys. Mais toi, t'es pas venu à cheval?"



Cela fait longtemps que je voulais voir ce film, pour la simple et bonne raison qu'il a été tourné dans le Sud Ouest, juste à côté du petit village d'une de mes amies d'ici, avec qui justement, je suis allée au cinéma vendredi soir.




L'histoire : Tom, treize ans, vit seul avec son père, Jo Canavaro, une légende du rugby. Le grand-père et l'arrière grand-père étaient aussi de grands joueurs de rubgy. Jo aimerait que Tom partage cette passion, mais l'ado est plus inspiré par les calculs mathématiques que par les stratégies de terrain. Alors, n'entendant rien des désirs de son fils, Jo décide de monter une équipe de rugby junior, pensant que Tom finira par accepter de jouer.


Mon avis : un vrai coup de coeur que ce film!! De bons moments de rire, mais d'émotion, aussi.
J'ai d'abord beaucoup aimé la relation père-fils qui est présentée dans ce film. Gérard Lanvin est bourru, buté mais vraiment attendrissant. Un père qui reporte tous ses rêves et ses objectifs sur son fils unique, et qui se voit voler sa "place" par le nouvel entraîneur de l'équipe. Quant à Jérémie Duvall, qui joue Tom, il est naturel et se heurte à cet imposant personnage qu'est son père, qu'il n'ose pas contredire.
Une mention spéciale aussi à Vincent Moscato et à Olivier Marchal que l'on découvre avec leurs failles et leurs histoires personnelles, leur passé et leur parcours cahotique. Quant à Karina Lombard, l'irlandaise du groupe, elle crève l'écran et révèle un sacré tempérament.
Puis, il y a les dialogues. L'accent chantant du Sud mettrait en valeur n'importe quel texte barbant! J'ai beaucoup aimé les répliques piquantes, les expressions du "cru" - conseil : avoir une Tarnaise dans le siège d'à côté pour traduire le vocabulaire régional, ça aide!- et le rythme de certaines scènes.

Pur produit régional, ce film? Oui, sans conteste. Il n'y a qu'à voir la gare de Doumiac (village créé pour les besoins du film) et son train au wagon unique, la fanfare du village, la fête de la châtaigne, les paysages sublimes... un petit retour par ma terre natale, quel bonheur!! Certains y verront un côté arriéré, version campagne profonde, mais qu'importe, après tout, c'est comme ça chez nous, et on en est fier.
Alors, évidemment, les bagarres de bord de terrain, le côté bourru et l'amitié virile qui se prouve à renfort de coups de poings peuvent passer pour des clichés (si je pouvais vous présenter le grand dadais qui me sert de cousin, joueur de rugby d'1m95 pour une centaine de kilos, vous verriez!!) mais ce ne sont que les maladresses de Philippe Guillard, ancien trois-quarts, maladresses de celui qui a voulu présenter toutes les facettes du sport qui le passionne.
Mais ce film est surtout une leçon sur les vraies valeurs véhiculées par le rugby, thème phare du film et sport "national", veritable culte de nos régions. La convivialité, la loyauté, la fraternité, les liens d'amitié forts sont au coeur de l'histoire. Le village se soude autour de l'équipe, et de son nouveau leader, un ancien des All Blacks, venu prêter main forte aux jeunes.
Jo doit alors accepter qu'il ne soit plus celui qui décide, que l'on écoute, et accepter de ne pas façonner son fils à son image. Tom, lui, s'épanouit, grandit, et prend conscience que ce que son père essaie de lui transmettre, ce n'est pas seulement l'art du plaquage ou du drop entre les poteaux, mais une philosophie de vie, une force mentale, et l'envie de bien faire.

Enfin, j'ai aussi été sensible à la bande originale de ce film, des compositions d'Alexis Rault, originales et harmonieuses.
Un film simple, doux et chaleureux. Et si vous êtes observateurs, vous reconnaîtrez (encore faut-il s'y connaître un peu en rugby, hi, hi!) des têtes familières : Christian Califano en chef de gare et Fabien Pelous en... joueur de rugby (ben oui, forcément!)

Et parce que ce billet ne semble pas du tout objectif, teinté de fierté chauvine, je vais terminer en vous informant que ce film a déjà fait plus de 400000 entrées dès sa première semaine de sortie, que les critiques du Parisien, de l'Express et du Monde lui attribuent deux étoiles (sur quatre) et que c'est un coup de coeur du public.

7 commentaires:

  1. On sent la fan de rugby qui s'exprime! ;)
    Moi je reconnais Califano et Pelous, et j'adore Lanvin, en plus!

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  2. Il a été tourné à quelques kilomètres de chez moi ; ma meilleure amie a interviewé Lanvin lors du tournage et des élèves ont fait de la figuration...toutes ces raisons font que je devrais aller voir ce film, mais il fait froid...et je ne parviens pas à sortir de chez moi le soir !!! Allez, ton billet m'a convaincue, il faut que je me bouge ! Bises

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  3. Je verrai ce film en DVD : il me tente bien, mais là je n'ai pas le temps d'aller au ciné ...

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  4. On a été le voir hier soir, c'était vraiment un bon moment! Lanvin est génial, j'ai pas reconnu les joueurs...
    mais on a adoré la gare (on dirait vraiment Thiviers!) et la réplique dans le cimetière: "d'habitude Pompon, c'est une tombe!"
    Sonia

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  5. Comment s'apelle le jouer des all black qui entraine l'equipe de jo ?

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