mardi 12 janvier 2010

Bright Star, de Jane Campion

Ce matin, avec ma copine Gio, nous sommes allées au cinéma. A l'affiche, Bright Star, le nouveau film de Jane Campion, la réalisatrice de la fabuleuse Leçon de Piano.
Dans ce nouveau film, elle relate la parenthèse amoureuse vécue par John Keats, poète décrié en son temps, et la jeune Fanny Brawne, jeune fille de bonne famille, qui mène une vie légère, entre les bals et la couture.
Je m'attendais donc à une histoire passionnelle, bouleversante, comme peuvent l'être la plupart des films ayant pour décor l'Angleterre du XIXè siècle.
La jeune Fanny, plutôt espiègle et qui n'a pas la langue dans sa poche, plait tout de suite à Keats. Elle décrète aussitôt qu'elle veut apprendre la poésie et dévore tous les recueils que lui conseille le poète. Elle est malheureusement démasquée, lorsque Keats comprend qu'elle n'a pas réellement lu tous ces livres, et que tout ça pour elle n'est qu'un jeu, qu'elle ne sait "que badiner et coudre."
On comprend alors que le poète est en proie au plus cruel des tourments. Fanny réalise qu'elle tient sincèrement à lui et leur histoire commence.

Mais peut-on réellement parler d'histoire? Cela traîne en longueur, l'intrigue piétine. Keats n'a pas les moyens d'épouser Fanny, et décide de s'isoler pour écrire au calme et tenter de gagner sa vie. Sauf qu'il ne peut supporter d'être éloigné de sa belle : le voilà donc qui revient! Et nous assistons donc à plusieurs de ces départs et retrouvailles. Keats part à Londres, il revient. Keats doit déménager, il revient.
Pendant tout ce temps, les amoureux s'écrivent, et fort heureusement, les mots de Keats viennent émailler ces lettres de leur douce poésie. Ces lettres sont passionnées, sensuelles, entières, tout comme les extraits de ses poèmes que l'on découvre tout au long du film.
En effet, ce fut pour moi un réel délice d'écouter, plutôt que de lire (merci la VO), la poésie de Keats. Et je me suis dit que s'il n'y a plus personne aujourd'hui, pour écrire ou formuler des déclarations aussi enflammées, c'est qu'il n'y a plus la langue qui va avec.
Car ce qui rend crédible cette histoire d'amour totalement platonique (certains diront que c'est le genre de films où il ne se passe rien), ce n'est pas tant ce qui est "fait" que ce qui est "dit". Ah les longues phrases, pleines de sous-entendus! Ah, les frôlements de main qui en disent longs! Romantique, moi? Si peu...
Cependant, cela reste le seul charme de ce film, à mon avis, au même titre que les décors et les costumes.
Dans l'ensemble, j'ai plutôt été décue par cette mise en scène, trop lente et trop longue à mes yeux.
Je me suis également interrogée sur le choix des acteurs, car le duo formé par les acteurs incarnant Abbie Cornish et Ben Whishaw ne fonctionne pas. Enfin, selon moi. Sur cette photo, on voit le poète malade et sa bien-aimée qui le réconforte. Et la force dégagée par l'actrice me paraît démesurée. L'acteur a un côté beaucoup plus féminin que l'actrice, et cela m'a génée. Je n'ai pas été séduite.
Je ne regrette pourtant pas d'être allée voir ce film, et je vous invite donc à aller lire l'avis de Gio, sur Notes de Chevet, qui vous donnera peut-être plus envie que moi d'aller le voir.
Allez, un dernier point positif, pour ne pas être trop critique. Pour ceux qui ne sont pas fans de poésie, comme c'est mon cas, pas de panique. Ce film n'est pas une ode à la gloire du génie de Keats, et les extraits de poèmes qui sont proposés sont là au bon moment, ils viennent souligner un instant et se marient à merveille avec les épisodes du film qu'ils illustrent.

2 commentaires:

  1. C'est drôle car tout ce que tu dis est vrai... c'est vrai que c'est long, c'est vrai que les "rebondissements" n'en sont pas .. et pourtant j'ai plus aimé que toi à priori...

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  2. Hum, voici un film que je verrai en DVD : en ce moment, au cinéma, il faudrait qu'il y ait la touche pause pour moi ! :D
    Mais c'est un film que j'ai bien envie de voir. ;)

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