samedi 9 janvier 2010

La première marche, Isabelle Minière

"Cette mère-là sait tout [...]. Elle sait tout, c'est terrible comme elle sait tout. Sa puissance est immense. "
"Les cheveux tombent, par mèches entières, et les larmes tombent en même temps, silencieuses. Clac! Clac! C'est violent [...] Elle voudrait que sa mère la tue, avec ses ciseaux im-pec-cables..."
"Comment s'y prend-on pour être affectueux? [...] Elle aimerait tant être affectueuse... Elle sait que ça plairait beaucoup à sa mère, et qu'il est injuste de la priver de cette joie-là. Injuste, ingrat, tout ça... sa mère a le droit d'avoir une fille affectueuse. "




L'histoire : une petite fille, dont on ne saura jamais le nom, a pour habitude de s'asseoir sur la première marche de l'escalier de la maison, lorsqu'elle veut réflechir, se questionner, ou tout simplement être prête à bondir au moindre appel de sa mère. Chaque chapitre est un moment de vie, et peu à peu, on comprend que cette enfant est mal aimée, solitaire et que la mère est sèche, désagréable, froide et distante. La première a presque peur de la seconde. Pourtant, cette enfant guette le moindre signe d'affection et de tendresse maternelles.
J'ai été terriblement déçue par cette lecture. Tout d'abord, par le style. Chaque chapitre commence par la phrase "la petite s'est assise sur la première marche", ou quelque chose d'approchant. Bien que je comprenne ce que l'auteur a voulu faire, c'est-à-dire nous montrer toute l'importance de cet escalier pour la petite, ce rituel finit pas devenir lassant. Je pense que rien qu'avec le titre, on peut se faire une idée, je ne vois pas bien l'intêret de le répéter. Ensuite, par la fin de ce livre. La petite fille a enfin trouvé un refuge, pour échapper à sa pénible existence. Et ce moyen-là est tellement cliché que je me suis demandée ce qu'il venait faire là.

Je ne suis pas une abominable fille sans coeur, et sans compassion, car l'histoire de cette gamine rejetée m'a touchée. Simplement, il me semble que l'auteur a poussé trop loin l'idée de départ, c'est-à-dire chercher à comprendre ce qui se passe dans la tête d'un gosse. Ici, ce n'est qu'une suite de larmoyements, de remise en question, d'auto-flagellation de la petite, qui se demande pourquoi elle inflige tout ça à sa mère, pourquoi elle est comme elle est, et pas comme son frère, qui, lui, est un enfant qu'on est fier de montrer aux gens.
Il est vrai qu'ici on est loin des horreurs décrites dans certains romans traitant de l'enfance maltraitée, et que la relation mère-fille n'a pas souvent été relatée de cette façon.
Je peux tout de même reconnaître un point fort à ce roman : avoir adopté le point de vue de l'enfant, malgré les lourdeurs déjà évoquées, permet, sans vraiment le montrer, de dresser le portrait de la mère. Une mère cassante, parfois brutale, incapable d'un geste tendre, et qui ne cesse de rabaisser sa fille.
J'ai pu voir sur Notes de Chevet, le blog de ma copine Gio, qu'elle aussi était en train de lire ce livre. J'ai hâte de connaître son avis.

4 commentaires:

  1. Entre ton avis et ce que je sais de la lecture de Gio, je ne note pas ce titre ;)

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  2. Ah, ça me rassure de savoir que Gio pense un peu pareil.

    Tant pis, on lit toujours Une Gourmandise ensemble? Toutes les trois?

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  3. Efffectivement, nous sommes pratiquement du même avis, j'ai franchement été déçue par cette lecture ! Moi je n'ai pas été touchée du tout !
    Moi, toujours partante pour une gourmandise ;-)

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  4. Bon, après avoir lu le billet de Gio et le tien, je sais que je ne noterai pas ce livre ! :D

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