"Sait-on jamais avec qui l'on vit?"
"L'air est limpide et mon coeur transparent."
"Irina serait une luciole. Une luciole grillée. Un faible bruit de cuisson et la lumière
s'éteindrait ".
Aujourd'hui, un billet lecture.
Il s'agit de Et mon coeur transparent, de Véronique Ovaldé.
L'histoire : Le roman nous présente le personnage de Lancelot, un homme brisé par la mort de son épouse adorée, Irina. En un instant, le temps d'un coup de fil, sa vie bascule.
Lui, si ordinaire, si prévisible, avait quitté sa première femme et une ville agréable pour vivre avec Irina.
Lorque celle-ci décède, de surcroit dans des circonstances étranges, il perd pied. Il se sent trahi, manipulé, et les révélations de l'inspecteur chargé de l'enquête l'enfoncent un peu plus.
Malgré tous les coups de poignards en plein coeur que lui provoque chaque découverte à propos de sa femme, Lancelot décide de lever le voile sur les mystères qui entourent cette mort et le passé d'Irina.
On suit donc le cheminement de Lancelot pour trouver la vérité, un cheminement lucide et en même temps très flou, fait de rencontres utiles à l'intrigue, et de parenthèses descriptives, qui emmenent le lecteur à des années lumières de cette intrigue.
Je crois qu'avant de donner mon avis, il faut d'abord dire un mot sur l'écriture de ce roman : c'est léger, aérien, comme si l'auteur avait avalé quelques-unes des pilules bleues de Lancelot qui lui permettent de ne pas trop penser, et en même temps, on a des images fortes, tellement terre à terre. Ce qui ajoute à cette légereté, c'est la liberté que prend l'auteur avec les dialogues, qui n'en sont plus, d'ailleurs : plus de guillemets, plus de tirets, juste une majucule au milieu d'une phrase, et, étonnament, la lecture n'en est que plus fluide.
J'ai beaucoup aimé ce roman, même si je ne l'ai pas lu aussi attentivement que je l'aurais voulu. Je n'ai pas pris le temps de me poser, je l'ai lu par petits bouts, dix pages après dix pages, et je me dis que c'est dommage.
J'ai aimé les personnages rencontrés, les détails donnés sur eux, cette précision qui nous donne l'impression de mieux les connaître.
J'ai tout de suite accroché à l'intrigue, à cet homme fou d'amour et pourtant totalement étranger à la vie de son épouse, à la détresse et à la force mélées qui le poussent à vouloir la vérité. Lancelot vit dans son monde, un monde où les objets disparaissent, où les délires qu'il construit dans son esprit concernant le passé d'Irina semblent véridiques.
Un bémol tout de même, sur la fin de ce roman, qui me paraît un tout petit peu trop tirée par les cheveux, un peu trop choc, par rapport à l'ambiance feutrée et intime du roman.
Ce roman a obtenu le prix France Culture-Télérama en 2008.
Je retenterai la lecture de cet auteur avec Déloger l'animal, mais pas tout de suite. En attendant, retrouvez des avis sur le dernier Ovaldé, Ce que je sais de Véra Candida, chez mes copines lectrices Leiloona sur Bric à Book et Stéphie, sur Mille et une pages.
Bonne lecture!
Super, j'ai terminé Vera Candida ( billet après demain ) et je sais maintenant comment continuer ... !
RépondreSupprimerContente que mon avis t'inspire, Gio!
RépondreSupprimerVoilà un auteur que je ne connais pas mais que j'ai de plus en plus envie de découvrir !
RépondreSupprimerC'est un beau roman, je suis d'accord... mais j'ai préféré Déloger l'animal! ;-)
RépondreSupprimerBisous de Dan.
Ah ah, Dan, comment tu m'aides pas, là!!!
RépondreSupprimerJe voulais laisser un peu de temps entre les deux Ovaldé, mais si tu me tends des perches comme ça...;-)
Bien envie de le lire celui-ci, histoire de voir si le charme ressenti lors de son dernier reviendra avec celui-ci ! :))
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