Il y a environ un mois (oui, je sais... il est temps!), j'ai assisté avec mes 31 loustics de seconde, à une représentation de la pièce de Molière, Les Fourberies de Scapin. J'aime beaucoup cette pièce, à l'intirgue simple et pourtant complète : deux pères, deux couples amoureux dont les plans sont contrecarrés, un valet sans scrupules qui joue les entremetteurs. Après avoir fait une lecture en classe de cette pièce, nous avons eu le plaisir d'assister à la représentation de la compagnie Teatro Malandro, mise en scène par Omar Porras.
Et nous avons été bluffés. Véritablement. Pour vous donner un aperçu de ce que nous avons vu, voici une petite photo extraite de la pièce.
Dès le lever de rideau, nous changeons d'univers : le décor est un mélange de saloon de l'ouest américain avec portes battantes et serveuse nonchalante, et de snack-bar des années soixante-dix avec tabourets chromés en cuir rouge et juke-box au néon jaune pétant.
Les costumes, comme vous le voyez, sont d'un tape à l'oeil proche du ridicule, les actrices sont en mini-jupes, bottines blanches et couettes à la Sheila ou en blouse fleurie façon Vamps, et pourtant, tout de suite, j'ai été transportée dans leur univers.
Mes élèves ont été prompts à repérer le seul changement opéré par rapport au texte qu'ils ont lu : en effet, Géronte chez Molière est devenu Mme Géronte chez Porras. Le résultat est bluffant et les scènes entre les deux "parents" sont explosives!
La mise en scène est vraiment très dynamique et péchue. Les répliques s'enchaînent à un rythme éffréné. On assiste à une mise en scène animée d'une frénétique vivacité : tout y passe, musique, danse, chants, effets de décors avec une machinerie impresssionnante.
Cette mise en scène rassemble tous les codes du théâtre tel qu'il a déjà été pratiqué précédemment : on sent l'influence de la tradition populaire italienne, avec un jeu masqué comme au temps de la commedia d'ell'arte, une volonté de modernité qui n'est pas sans rappeler le genre de la comédie musicale et une touche d'improvisation propre au théâtre moderne.
La satire est mordante, piquante, les références à notre monde moderne sont nombreuses, et j'ai vraiment été sensible à cela : une façon comme une autre d'accrocher un jeune public pour qui la langue et l'univers de Molière sont parfois assez obscurs.
En résumé, presque deux heures de "show", je crois que c'est le mot, placées sous le signe du rire, du divertissement assuré et d'une sacrée dose de folie.
Je suis assez fière d'avoir pu faire connaître cette mise en scène à mes lycéens, je suis fière d'eux parce qu'ils sont tous venus, ils ont beaucoup ri et vraiment bien réagi. Je ne vous dis pas le choc qui a été le leur quand le lendemain, dans le cadre du cours, je leur ai passé des extraits de la mise en scène de Tartuffe, par Jacques Charon, de la Comédie Française!!!!
Si vous avez l'occasion, je vous recommande chaudement ce spectacle, vous passerez un très agréable moment.
Ah oui, la version avec Charon a dû les refroidir! hihi! Mes secondes n'avaient pas franchement aimé non plus. (il y a un bon Tartuffe avec Torreton, mais il est difficile à trouver).
RépondreSupprimerJ'adore les "Fourberies de Scapin", et ce que tu dis du spectacle donne envie! C'est chouette pour les élèves, ils voient à quel point le théâtre est vivant, et à quel point Molière peut leur parler!
Oui, oui, ils étaient à fond à l'idée de voir à nouveau une mise en scène... et bam, la claque!
RépondreSupprimerIls me l'ont redit aujourd'hui, d'ailleurs!
Un grand grand merci à Sarah pour ces mots si fort et ces 31 loustics de seconde qui ont appréciés la version d'Omar Porras des Fourberies de Scapin. C'est avec plaisir que je transmets vos mots au metteur en scène et tous les comédiens du Teatro Malandro. Je m'occupe des relations publics de la troupe et suis ravie de lire que la pièce à enchanté toutes les tranches d'âge. Bien à vous Brigitte www.malandro.ch
RépondreSupprimerMerci beaucoup Brigitte, c'est moi qui vous remercie d'être venue écrire quelques mots sur mon modeste blog!
RépondreSupprimerFélicitez encore les formidables comédiens et le metteur en scène, pour leur travail.
Je ne découvre ce petit mot qu'aujourd'hui et ça me touche beaucoup.