Ellana, La Prophétie, Pierre Bottero

Ce soir (oui, je sais qu'on est déjà demain, mais si au bout d'une semaine seulement, je commence à ne plus tenir le rythme d'un billet par jour, ce blog n'est pas prêt de s'enrichir), j'avais envie de vous faire partager mon adoration pour les romans de Pierre Bottero.

Cet article me tient d'autant plus à coeur, que l'auteur est décédé dernièrement d'un accident de la route, pratiquement dans les jours où je me suis décidée à attaquer le dernier volet de sa dernière trilogie.

J'ai vraiment un pincement au coeur à l'idée de ne plus jamais rien lire de nouveau, son style et son univers vont terriblement me manquer.

" A vous, Sarah, je vous souhaite une longue et belle balade chez moi, en Gwendalawir. Amitiés"

Ces quelques mots, il les a couchés sur la première page de mon exemplaire du premier tome de La Quête d'Ewilan, le 18 Mars 2006, le jour où j'ai fait sa connaissance, lors d'un Salon du Livre Jeunesse, à Paris.

Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et j'ai rencontré quelqu'un de passionné, de profondément gentil, à l'écoute, et qui parlait de son oeuvre avec une telle émotion, que je suis restée un très long moment à discuter avec lui.

C'est lui qui m'a fait découvrir son oeuvre, sa première trilogie, son univers, ses personnages, et son histoire. Ancien instituteur, féru de littérature fantastique, Bottero a toujours eu envie de créer des univers différents, imaginaires, magiques, uniques. C'est ce qu'il fait et réussit à merveille.





Le roman dont je vais parler maintenant est le dernier tome de la trilogie du Pacte des Marchombres, centré sur le personnage d'Ellana (Cette trilogie est la plus récente, mais l'histoire est située chronologiquement bien avant celles de La Quête d'Ewilan, et des Mondes d'Ewilan).

Après avoir raconté l'enfance d'Ellana, et son apprentissage de "Marchombre" dans Ellana et L'Envol, Bottero renoue ici avec les autres personnages récurrents, Ewilan, Salim, et Edwin.

Ce roman est époustouflant. Je n'ai pas pu décrocher avant de l'avoir fini. D'abord parce qu'il commence par un évènement capital, tellement incroyable qu'on plonge à toute vitesse au coeur de l'histoire, afin d'en savoir un peu plus. Ensuite, parce qu'il boucle la boucle, il conclue en beauté cette saga de neuf tomes, en faisant réapparaître des personnages oubliés, ou qu'on ne s'attendait pas à revoir. Enfin, parce qu'il émane de ce livre une poésie incroyable, une émotion particulière.

Peut-être l'émotion que j'ai ressentie est-elle liée aux conditions particulières dans lesquelles j'ai lu ce livre, mais quoi qu'il en soit, ce fut une lecture forte et bouleversante.

Je ne peux que vous conseiller de vous précipiter sur l'ensemble des trois trilogies, vous ne résisterez pas longtemps au charme de Gwendalawir, aux couleurs scintillantes de la ville d'Al-Jeit, à Ombreuse, la ténébreuse forêt, aux facéties de Salim, et au courage et à la vaillance d'Edwin.


Mais pour commencer, quelques lignes sur la première trilogie, La Quête d'Ewilan.

Ewilan est en fait Camille, une jeune collégienne de treize ans. Dès les premières pages, on la retrouve en facheuse posture : elle révâsse sur le bord d'un trottoir, quand un camion manque de la renverser. Sans savoir comment, elle évite le camion, et se retrouve couchée dans l'herbe, dans un endroit totalement inconnu. Ce qu'elle découvrira plus tard vient de lui sauver la vie : elle a un don, qui lui permet de rendre vivant et réel tout ce qu'elle imagine. Et elle peut effectuer "un pas sur le côté", c'est-à-dire se déplacer d'un endroit à un autre simplement par la pensée.

Camille a un acolyte, Salim. Un grand frère? Non....mais ils ne le savent pas encore.

L'épisode du camion fait basculer Camille et Salim dans un monde parallèle, Gwendalawir. Camille, qui, dans ce pays, se nomme Ewilan, va découvrir sa véritable identité, celle de ses parents, ses origines et la lourde tâche qui pèse sur ses épaules : sauver l'empire de Gwendalawir des méchants Ts'liches, créatures hideuses et malveillantes.

Pour cela, Ewilan est bien entourée, Salim, Edwin, Ellana, Bjorn, Maître Duom, et sa bande d'amis va combattre avec elle.

Dans la seconde trilogie, Les Mondes d'Ewilan, on retrouve les mêmes personnages, qui sont devenus une vraie famille. Salim démarre son apprentissage de marchombre auprès d'Ellana, Ewilan continue de progresser plus haut et plus loin dans l'Imagination, quand un nouveau combat s'offre à eux.

Ces trilogies sont comparables (dans une moindre mesure, cependant) à la saga des Harry Potter, dans le sens où l'on voit grandir les personnages au fil des tomes. Mais les univers sont complètement différents, et si j'avais à choisir, je prendrai sans hésiter Bottero et non pas J. K. Rowling.

Ce que j'apprécie aussi, ce sont les illustrations de Jean-Louis Thouard. Contrairement à ma copine Rafafa qui trouve, dans son article sur l'oeuvre de Bottero, ici, que les illustrations sont trop sombres et ne correspondent pas à l'idée qu'elle se fait de Gwendalawir, je trouve personnellement qu'elles révèlent le côté fantastique et dangereux de ce monde inconnu. Certes, il y a Al-Jeit et ses couleurs pastel, le Pollimage et son pont scintillant, mais à part cela, quand je vois évoluer Ewilan et ses compagnons à travers les plateaux d'Astariul, les Frontières de Glace et le Royaume Raïs, j'imagine quelque chose d'un peu effrayant, pas vraiment lumineux, mais pas non plus trop sombre. Les illustrations collent donc bien avec ce que j'imagine des lieux décrits par Bottero. Pour résumer, et ne pas se perdre en cours de route :

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  Première trilogie : La Quête d'Ewilan (Tome 1 : D'un monde à l'autre; Tome 2 : Les Frontières de glace; Tome 3 : L'île du destin)
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  Deuxième trilogie : Les Mondes d'Ewilan (Tome 1: La Fôret des captifs; Tome 2: L'oeil d'Otolep; Tome 3 : Les tentacules du mal)
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  Troisième trilogie : Le Pacte des Marchombres (Tome 1 : Ellana; Tome 2: Ellana, L'Envol; Tome 3: Ellana, La Prophétie)