Le billet de ce soir est un billet lecture. Merci à
Stéphie, du blog
Mille et une pages, d'avoir fait de ce roman un livre voyageur, et merci à
Gio, de l'avoir aussi vite lu pour que j'en profite.
L'histoire : Huis clos en Toscane, ou comment un week-end entre filles tourne au cauchemar. Sept amies d'école, Piera, Déda, Giovanna, Amanda, Lucia, Tatti et Maria Luisa ont décidé de se retrouver un week-end entier rien que toutes les sept, histoire de remonter le temps et de prendre un peu l'air face au tourbillon de leur vie de femmes, une envie de jeunesse pour celles dont la trentaine s'efface.
Ajoutez à cela le piquant d'un séjour dans une villa isolée, et l'idée saugrenue de laisser derrière elles téléphones portables, ordinateurs ou tout autre objet susceptible de les ramener à la réalité, et vous obtenez le début de l'enfer.
Premier hic, l'organisatrice de ce week-end entre filles, Piera, n'arrive jamais. Puis, trois des filles disparaissent à leur tour.
Que se passe-t-il donc dans cette villa déserte, quel secret lié à leur passé cache cet endroit? Car oui, les filles sont déjà venues ici. Si certaines ont tout oublié de leur premier séjour, il est clair que d'autres, au moins une, s'en souvient.
Mon avis : un très bon moment passé en compagnie des sept copines!
Le premier atout de ce thriller, est, sans conteste, sa structure narrative. L'auteur alterne les points de vue, et les deux jours de retrouvailles sont vus à chaque fois par une protagoniste différente. Ce qui fait que le lecteur apprend à les connaître, s'intéresse à la vie de chacune, et essaie de percer, à travers les lignes, laquelle des six restantes peut être la coupable.
Un bon point aussi, pour avoir laissé la parole à la coupable, de manière détournée, grâce à l'emploi du "tu" qui a le mérite de ne nommer personne, et qui laisse le lecteur se débrouiller tout seul pour déméler cet imbroglio de retours vers le passé.
Peu à peu, les pièces du puzzle se mettent en place, le rythme est soutenu, on tourne les pages sans même s'en rendre compte (l'avantage de ne réserver que quelques pages à l'une des filles avant de passer à l'autre), et la curiosité nous pousse toujours plus avant.
Enfin, je dirai que Diana Lama réussit parfaitement son "huis-clos" : l'atmosphère est pesante, les filles pourtant contentes de se retrouver, tournent en rond dans cette grande, trop grande, villa... Tout n'est que portes mal fermées, fenêtres entre-ouvertes, rideaux qui se soulèvent (ou est-ce quelqu'un qui les tire?), et la tension des personnages est palpable. Toutes finissent par n'avoir qu'une envie, fuir. Mais sans aucun moyen de communication, comment faire? Cette condamnation à devoir rester jusqu'au bout ne fait qu'accroître cette ambiance oppressante. Et le mystère qui plâne autour du passé commun des filles et de cette villa apporte la touche finale à ce huis-clos angoissant.
Je ne dirai rien de plus, simplement évoquer un final haletant et riche en rebondissements qui a fini de me convaincre.
Toutefois, je n'ai pas totalement réussi à "rentrer" dans cette histoire. Par certains côtés, son manque de réalisme nuit à l'ensemble. Une des filles n'est pas arrivée, qui s'inquiète? L'insouciance des protagonistes face aux disparitions de leurs amies est parfois risible tant elle n'est pas crédible.
De même, le caractère futile et superficiel de certaines d'entre elles affaiblit la dimension dramatique si bien construite tout au long de l'oeuvre.
En conclusion, Huis-clos en Toscane m'a fait passer d'agréables moments, il se lit facilement, et tient le lecteur en haleine jusqu'au bout.
Je vous propose de voir d'autres avis sur ce livre :
- Stéphie, sur Mille et une pages, semble avoir le même avis que mo
- Gio, sur Notes de chevet, a été un peu déçue par cette lecture
- Pimprenelle, sur Carnets de lecture, (blog que je ne connais que depuis peu, grâce à mes deux copines nommées plus haut) a apprécié aussi cette lecture.
Je laisse maintenant ce livre reprendre sa route, vers Solène, je crois. Bon vent au livre voyageur!