mercredi 18 mars 2015

Humeur légère #2


 Ce billet d'humeur va-t-il devenir une habitude? 

Ca se pourrait... 

D'abord, j'ai savouré un thé particulièrement gourmand, qui m'a réservé bien des surprises... A commencer par sa composition. 
Alors que s'annonce les beaux jours, que viennent faire ces jolis flocons parmi les feuilles de thé? 




 



Encore un coup de la Reine des Neiges? 

En fait il s'agit plutôt de morceaux d'amande savamment découpés! 

La surprise est à la dégustation également, avec ce thé aux saveurs de figue, de bergamote, de fleur d'oranger, et d'amande, donc...











Ensuite, parce que la journée s'annonçait studieuse, j'ai stratégiquement choisi la musique qui allait m'accompagner. 

Et parce qu'il y a comme ça des chansons qui donnent envie de se les passer en boucle, je ne résiste pas.

Grand Corps Malade - Je t'embrasserai - Vidéo Dailymotion

Pour apprécier toutes références (plus ou moins subtiles) mentionnées dans le texte, c'est évidemment mieux d'être né dans les années 80, par exemple (je vous parle d'un temps...).

lundi 16 mars 2015

Franchir le cap (Une photo, quelques mots #33e)

                                                                      @ Diane

Servane ferma les yeux pour laisser le soleil et le vent caresser son visage. Elle se sentait bien.
Elle adorait cet endroit, mais n'y était pas revenue depuis plus de dix ans. Ce sentier, cet étang, lui étaient aussi familiers que son quartier. Elle avait même fait du chemin entourant l'étang son terrain de footing favori... pendant à peine un mois, certes, mais c'est l'intention qui compte, non?
Petite, elle y accompagnait son grand-père pour chercher des champignons. Concentrée, elle regardait partout, soulevait chaque feuille avec application, scrutait chaque fougère, avant de relever la tête et de hurler un "papiiiiiiiiiiii!" victorieux en cas de trouvaille ou paniqué si elle avait le malheur de le perdre de vue deux minutes. 
Adolescente, la petite plage située à 500m leur avait offert, à elle et au groupe de gosses habitant le même village, leurs premiers instants de liberté, loin du regard des parents. Vélos, mobylettes puis premières voitures avaient peuplé l'endroit d'ordinaire si calme, et la musique, les rires et les jeux idiots n'avaient pas semblé perturber outre mesure la faune locale. 
Même plus âgée, lorsqu'elle avait besoin de calme, de paix, c'était là qu'elle venait.

N'entendant plus le bruit du déclencheur à côté d'elle, elle se rendit compte qu'Adrien ne prenait plus de photos. Il la regardait, elle. 
Son coeur s'emballa : 
- "Arrête..." balbutia-t-elle, en enfouissant son visage dans son écharpe légère.
Pour toute réponse, il s'approcha d'elle, l'entoura de ses bras et replaça lentement derrière son oreille une mèche de cheveux que le vent avait laissé échapper de son chignon. 
Il adorait ce geste. Tout comme il aurait bien aimé défaire la pince et libérer sa longue chevelure blonde. 
Il mourait d'envie de l'embrasser. 

Au lieu de cela, il avisa la vieille embarcation échouée sur la rive de l'étang, trop grande pour être une barque, trop petite pour parler de bateau. Elle semblait posée là depuis l'éternité.
Une petite échelle de bois était posée contre la coque. Il mit le pied sur la première marche.
- "Tu es fou, s'écria Servane, tu n'as pas le droit!"
- Tu vois quelqu'un pour me l'interdire? répondit-il dans un rire en se hissant un peu plus haut. 
Le second barreau craqua.
- C'est dangereux, tout est surement pourri, tu vas te rompre le cou ou finir à l'eau" tenta Servane, pour le dissuader de poursuivre son ascension. 
- Allez, viens, c'est facile, même Célia pourrait grimper! 
- Elle ne sait pas marcher, je te rappelle.
- Oh, tu dis ça parce que tu ne l'as pas vue à quatre pattes, arpenter le salon de ses parents et s'attaquer à l'esca... 
Il s'interrompit soudain. Quel con! 
Evidemment, qu'elle n'avait pas vu Célia crapahuter partout. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas vu sa filleule... 
Elle était partie tellement vite de Paris la dernière fois... 

Au souvenir de leur rendez-vous à Notre Dame et de sa déclaration suppliante, Adrien sentit la brûlure cuisante de l'échec l'envahir. Il n'avait réussi qu'à la faire fuir. Elle lui avait demandé de se taire, l'avait longuement regardé, avant de bredouiller des excuses et de partir sans se retourner, sourde à ses appels. 
Alors qu'il s'était résigné à tirer un trait sur Servane, c'est elle qui l'avait recontacté. Un sms confus et adorable. Il avait failli ne pas lui répondre.  
Depuis, ils avaient échangé par écrit, entre mails et sms, une correspondance virtuelle que quelques coups de fil venaient égayer. Ils avaient avancé à son rythme.
Il n'avait accepté de venir la voir que pour être sûr qu'elle avait réglé tout ce qui devait l'être et qu'elle était prête à vivre autre chose avec lui. 
Pourrait-il supporter qu'elle le repousse encore?

- Servane? 
Un long frisson la parcourut en entendant Adrien prononcer son prénom. Elle sourit en levant les yeux vers lui, perché sur le pont du bateau.
- Oui? 
- Tu n'as vraiment jamais pris de risques, dans la vie? 
Décontenancée par la question, son premier réflexe fut de se planquer derrière une tentative d'humour foireuse : 
- Si. J'ai sauté à l'élastique. Deux fois. Dans une autre vie. 
Il leva les yeux au ciel puis sauta à terre, dans un mouvement souple qui la fit frémir. 
- Je suis sérieux. 

Servane lui prit la main, noua ses doigts aux siens. 
Il ne comprenait vraiment pas? 
Pourquoi étaient-ils là? Pourquoi l'avait-elle emmenée dans un endroit qui avait bercé toute une partie de sa vie? 
Lentement, elle caressa sa joue, se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser timidement. 
Elle ferma les yeux un instant, inspira profondément avant de le regarder à nouveau. Dans un souffle, elle déclara : 
- Mes parents habitent à deux kms. Je te les présente?  

Instinctivement, Adrien se crispa. Il recula et s'écarta d'elle. Un courant d'air frais s’immisça entre eux, les séparant davantage.


Servane et Adrien, le retour. Episode six. 
Je suis contente de les retrouver. Et vous? 
C'était ma 33e participation à l'atelier de Leil sur Bric à book.

dimanche 15 mars 2015

L'amour est dans le foin, Angéla Morelli

Sur le fil, avant que la semaine ne se termine, j'éteins la liseuse à l'instant pour écrire un dernier billet pour le coup de projecteur de Stéphie sur Angéla Morelli / Emma Foster. 






L'histoire : Louise est juriste à Paris. Ceux qui ont lu les déboires de sa copine Emilie dans L'homme idéal (en mieux) savent à quel point Louise est drôle, dynamique et pourtant assez seule. Pour faire le point sur sa vie amoureuse désastreuse, Louise accepte d'aller passer un mois à la campagne, dans la maison d'une amie d'Emilie. Là-bas, au moins, elle ne risque pas de perdre le défi lancé par ses copines, qui ont parié sur la capacité de Louise à résister à l'envie de coucher avec le premier mec qu'elle rencontrera. 









Mon avis : J'ai dévoré ce second volet exactement comme le premier. 
Mais rassurez-vous, si vous n'avez pas lu L'homme idéal (en mieux) (j'ose espérer que vous en avez trop honte pour l'avouer), vous pourrez sans problème lire L'amour est dans le foin. Les notes de bas de page imaginées par Angéla Morelli vous renseigneront, et vous feront rire tout en vous donnant furieusement envie de lire les aventures d'Emilie. Bien fait pour vous. Fallait le lire avant.

Louise débarque donc dans un village de la Somme équipée de son téléphone sans réseau et d'un plan illisible et fantaisiste censé lui indiquer la maison de Gisèle. 
C'est alors qu'elle croise Joffrey, un apiculteur du coin, qui lui indique son chemin. Louise sent ses nouvelles résolutions fondre comme neige au soleil, car Joffrey est tout à fait charmant. 
Soyons claire : je me suis tout de suite méfiée de ce Joffrey. Si, si. D'abord, parce que tous les Joffrey vont souffrir les femmes... Demandez à Angélique, elle vous dira. Ensuite parce que ses yeux sont la pire tentation qui puisse exister. Vous résisteriez, vous, à des yeux couleur caramel macchiato? Pas moi. D'ailleurs, je préfère me dire que cette couleur n'existe pas. Parce que si le prochain mec que je croise n'a pas les yeux de cette couleur, je vais être vachement déçue.
C'est comme ça que je me suis laissée entraîner dans les aventures de Louise. 
Plus le récit avance, plus on comprend que Louise va avoir bien du mal à tenir son pari. Parce qu'en plus de ce beau gosse de Joffrey, Louise fait la connaissance d'Arnaud, l'entrepreneur qui vient faire les travaux de rénovation demandés par Gisèle, et que Louise s'est engagée à superviser. 

Si le personnage de Louise dans le premier tome m'avait paru un peu caricatural, par ses réparties cinglantes et sa propension à s'embarquer dans des histoires pas possibles, j'ai découvert dans ce roman une femme forte, mais fragile. Loin d'être toujours sûre d'elle, comme le laisse penser le premier tome, Louise n'a plus du tout confiance dans son jugement sur les hommes, s'est laissée bouffer par son travail et exècre  par dessus tout la solitude qui a envahi sa vie. 
J'ai trouvé cette femme touchante, parce qu'elle est à l'image des préoccupations de nombreuses femmes d'aujourd'hui. Réussir à jongler entre vie professionnelle, vie sociale et vie privée, tout cela de manière épanouie, ça demande parfois certains ajustements. Louise est à une période de sa vie où elle comprend que ses priorités changent, et je me suis tout à fait reconnue là-dedans. Ok, même (et surtout) pour sa capacité à se fourrer dans ses situations cocasses... des trucs qui n'arrivent qu'à elle. 
Angéla Morelli écrit une romance moderne - à l'image de Louise, femme indépendante, débrouillarde et intelligente - mais aussi très drôle, et c'est comme ça que vous vous retrouvez à ricaner toute seule comme une gourde au fond de votre lit ou dans la baignoire (et me connaissant, la liseuse dans la baignoire, c'était un pari risqué). 
Elle parsème son récit de répliques tordantes, de références littéraires (mais pas seulement!) qui font du bien. 
J'ai adoré également retrouver la bande de copines, qui sont là les unes pour les autres, et leurs discussions totalement déjantées. 

Bon, et sinon, ça se passe comment le trio Joffrey/Louise/Arnaud (ne voyez aucune signification particulière au fait que j'ai glissé Louise entre les deux hommes. Ce trio fonctionne très bien car il met en évidence une situation bien connue des filles. Il y a le mec gentil, qu'on ne remarque pas tout de suite, et il y a le beau gosse, celui qui nous fait craquer, même si on sait qu'il ne nous convient pas. Soupirs... 
Mais cette fois, Angéla ne livre pas de scène torride qui fait fantasmer (la vilaine!) mais elle sait les suggérer. Un regard appuyé, un t-shirt enlevé, une attention particulière... et c'est pire... grrrr!!!! Encore!! 

Ce roman se lit donc d'une traite, entre fous-rires et frissons. Si avec cela, vous n'avez pas envie de le lire, je ne sais pas ce qu'il vous faut!! 

Ah si, autre chose.
Angéla, je suis définitivement fan de ton écriture, mais je crois qu'il y a autre chose que j'aime autant : lire tes remerciements!! Merci pour le fou-rire!

vendredi 13 mars 2015

Péché exquis, Emma Foster

Troisième billet pour le coup de projecteur de la semaine chez Stéphie.
Lecture que je partage avec Noukette, rien que ça! 




Après deux billets consacrés à Angéla Morelli, voici celui sur le premier roman d'Emma Foster.



L'histoire : Adam, beau et riche dirigeant d'une entreprises de création de sites Web, a le profil parfait de celui à qui tout réussit. Sauf dans sa vie privée. A peine sorti d'un divorce qui l'a bien malmené, Adam ne souhaite plus s'attacher. Il préfère de loin la compagnie d'escort girls prêtes à céder à tous ses désirs. Mais lorsqu'un ami lui fait faux bond, le laissant seul face à sa bière dans un bar, il tombe sur une jeune femme sur laquelle il ne se serait probablement jamais retourné d'ordinaire. Fasciné, Adam engage la conversation, mais la jeune femme lui fait une proposition bien plus directe qu'Adam ne peut refuser. 









Mon avis : Oubliez 50 nuances de rien et tout ce que vous avez déjà pu lire sur l'univers du BDSM. Il faut lire Péché Exquis. Absolument. 
Il vous prouvera qu'on peut écrire des histoires intelligentes, même dans ce domaine. Avouez qu'on ne vous avez pas habitué à ça.
Je ne suis pas spécialiste ni même attirée par cet univers, pas du tout, mais j'ai tout de même beaucoup aimé lire ce roman. 

D'abord, le point de vue présenté est celui d'un homme et c'est rare. Un homme beau et riche, certes (mais ça ne gâte rien), mais qui a un comportement bien particulier. Alors qu'il pourrait séduire à tout va, il préfère la sécurité d'une femme qu'il paie. Une ou des femmes belles, sensuelles, et outrageusement sexy. Sous ses airs arrogant et sûr de lui, Adam a été profondément blessé par son divorce, et ne veut plus souffrir. 
Alors quand il rencontre dans ce bar une femme assez petite, maigre et aux allures de garçonne, il ne sait pas expliquer ce qui l'attire irrésistiblement chez elle, au point de la suivre dans un hôtel, pour directement passer à l'action. 
Eve, puisque c'est le nom qu'elle donne à Adam, voit le sexe comme une manière d'expier un passé douloureux dont le lecteur ne sait rien.
Eve ne souhaite pas revoir Adam, contrairement à lui, mais cède pourtant, en fixant ses règles. Entre eux commence une relation particulière, faite d'attraction voire d'obsession pour Adam, et de détachement pour Eve. 
La première surprise, c'est donc ce personnage masculin, totalement fasciné par sa partenaire, au point de la laisser décider des dates et des horaires de leurs rendez-vous. 

La seconde surprise, c'est la tournure que prennent les évènements. En effet,  lorsque Adam découvre sur Eve des bleus qui lui font craindre que quelqu'un l'ait violenté, il la questionne. Adam apprend alors qu'Eve est adepte de pratiques BDSM, qu'elle ne conçoit son plaisir qu'allié à la douleur. 
Adam va alors être initié (et non l'inverse!) à la domination, et va y prendre goût. 
L'auteur plonge donc son lecteur dans un univers dont il découvre les codes en même temps que le personnage. C'est ce que j'ai apprécié dans ce roman, on se familiarise en "douceur" (bon, ce n'est peut-être pas le mot le mieux choisi, ahem.... ) avec des pratiques d'un genre particulier. Il y a des moments très crus, mais pas non plus choquants. J'ai donc joué les curieuses, appris plein de trucs, même si les scènes de sexe ne m'ont pas vraiment attirée. 
Pourtant, une scène m'a particulièrement fascinée, celle des liens japonais : je suis restée très perplexe sur le plaisir qu'on peut y prendre, ou sur la beauté de l'ensemble, mais en même temps, curieuse sur la mise en scène ainsi créée. 
Mais comme dit ma partenaire (de lecture!) du jour : "Et en même temps, ça fonctionne". Oui, oui, Angela, Noukette et moi, on papote en privé. Heureusement, c'était pas au petit dèj' devant les tartines, hein Noukette?
En fait, le super talent d'Emma Foster, c'est d'écrire tellement bien que, même si vous n'êtes pas branché fessée ou cravache, elle parvient quand même à vous faire frissonner. A moins que ce ne soit juste à cause du garçon... pardon... des glaçons? *soupirs*

La troisième surprise (oui, oui, encore...), ce sont les quelques chapitres dans lesquels la voix d'Eve se fait entendre. Ce sont, je crois, les chapitres que j'ai préférés. Cette fille m'intriguait depuis le début et en savoir plus sur elle a été très appréciable. Loin de lever le mystère, ça l'épaissit davantage. Eve est un personnage vraiment atypique, au point de me faire dire qu'elle ne ressemblait à aucune héroïne, tout en me faisant étrangement penser à quelqu'un... et si Noukette n'avait pas été là, je chercherais encore... C'est Lisbeth dans Millénium... Evidemment.**

Enfin, comme la miss écrit très bien, je l'ai déjà dit, elle tient son lecteur en haleine jusqu'au bout, et la fin réserve encore son lot de rebondissements, nous faisant couiner d'impatience (d'impatience, j'ai dit!) de lire la suite. Parce que suite il y aura. Et plutôt deux suites qu'une. Et cela me ravit. 

Si avec tout ça vous n'êtes toujours pas convaincu, filez lire le billet de Noukette, ou de Stéphie, toutes deux aussi enthousiastes que moi. 
N'oubliez pas les autres chroniques de Karine, de Mylène et de Karline.


** Merci à Syl, qui, en commentant chez Karine, m'a permis de trouver à qui ressemble Eve!


mercredi 11 mars 2015

L'homme idéal (en mieux), Angela Morelli

Continuons notre découverte d'Angela Morelli, sur une initiative de Stéphie








L'histoire : Emilie est prof de Lettres, maman et séparée du papa de sa fille. Elle vit en coloc', passe des soirées particulièrement arrosées de cocktails avec ses copines et aide parfois Clara, sa coloc', à la librairie qu'elle gère. C'est là qu'Emilie va faire la connaissance de Samuel, le père d'un de ses anciens élèves. 










Mon avis : Si vous lisez mon blog (même un peu), vous connaissez mon métier. Alors vous pensez bien qu'Emilie, hein, c'est l'héroïne à laquelle on peut facilement s'identifier. Les cours sur Phèdre, les cafés de la machine et les pannes de la photocopieuse, je vous assure, c'est du vécu...
Soyons honnête tout de même, c'est pas franchement le plus important dans ce roman. Ah bon? Miiiince... 

Rencontrer un ancien parent d'élève, ça aussi, c'est du vécu. Mais un papa comme Samuel (il vient quand il veut dans mon lycée... stop!), autant dire qu'on n'en croise pas souvent (Et c'est bien dommage, car ça donnerait au moins une raison de plus de s'intéresser au spécimen d'ado qu'il a engendré qui végète dans votre classe...)
Samuel est grand, beau, gentil, les cheveux en bataille, un sourire et des yeux à tomber, et Emilie, face à lui, bafouille, bredouille, fait tomber des livres, bref, elle réagit comme n'importe quelle fille. Ben oui, ce qui est bien dans ce roman, c'est son réalisme et son modernisme. 
Angela Morelli décrit des situations réalistes, des personnages crédibles, des femmes modernes, indépendantes, qui sont le reflet parfait de n'importe quelle bande de copines trentenaires du XXIe siècle. 
Mais revenons à Samuel (ben quoi?) : son histoire avec Emilie débute timidement, on découvre ce personnage au passé douloureux, irrésistiblement attiré par la charmante prof de français (oui, nous sommes toutes charmantes, voilà, c'est dit). De son côté, la jeune femme dévoile ses craintes et sa rupture difficile, et j'ai apprécié cette progression simple et naturelle de leurs sentiments. 
A l'inverse des romances qui fleurissent en ce moment, dans lesquelles les protagonistes se sautent dessus dès la deuxième page (je ne dis pas que ça n'a pas un certain charme, mais disons que le reste de l'histoire est souvent moins chiadée du coup), ces personnages-là prennent juste le temps qu'il faut pour passer aux choses sérieuses, rendant leur histoire encore plus émouvante. 
L'histoire d'amour est une vraie réussite, elle concentre un sacré paquet de moments qui font frémir d'envie (enfin, au moins en ce qui me concerne) réalisés pratiquement tous en même temps : le beau gosse qui joue les garde-malades, le taxi qui vous attend (alors ça, c'est juste la classe), le premier baiser passionné,  les suivants au cinéma, jusqu'à la première scène d'amour, totalement maîtrisée elle aussi. 
D'ailleurs, il n'y a pas que la première scène de sexe qui est maîtrisée. Angela Morelli a vraiment un don pour ça. Cela se voit quand on la lit, mais en plus, elle le dit elle-même. Tout est parfaitement décrit, des premières caresses jusqu'à l'extase.

Angela Morelli réussit une double performance : nous faire vibrer, frémir, soupirer (et faire des économies de chauffage...) à chaque rencontre entre Samuel et Emilie, et nous faire rire aux éclats toutes les deux pages. Respects.  En effet, le rythme de l'action est soutenu, les rebondissements et les scènes drôlissimes se suivent mais ne se ressemblent pas, faisant de ce roman un véritable page-turner, qu'on n'a plus envie de lâcher. Faut dire que la romancière sait y faire et nous tient en haleine jusqu'au bout!

Enfin, ce roman, malgré sa légèreté, pose de vraies questions, sur la difficulté de faire des rencontres, de se reconstruire après une rupture, sur les aléas de la vie actuelle. Cela fait un bien fou de lire une histoire vraiment ancrée dans des "références" actuelles, de voir qu'être prof de Lettres n'empêche pas d'être accro à Facebook, de même qu'on peut prénommer sa fille comme l'héroïne d'un grand classique anglais, et jurer comme un charretier. C'est aussi un chouette moment d'amitié indéfectible et sacrément barrée, que ce livre-là... ça aussi, ça fait vraiment du bien.

mardi 10 mars 2015

Sous le gui, Angela Morelli

Stéphie n'en finit pas de nous étonner. 
Après une semaine dédiée à la romance, la voici qui propose un coup de projecteur sur deux auteurs bien connus d'elle : Angela Morelli et Emma Foster.



Pourquoi deux, me direz-vous? 
Ben parce que sous ces deux pseudos se cache une seule et (oh combien) unique personne. Eh ouais, être auteur, c'est parfois être au bord de la schizophrénie, mais rassurez-vous, Angela/Emma gère très bien. 

Et parce que moi aussi, je suis (parfois) une fille qui gère, commençons par le commencement. 
Angela Morelli a d'abord écrit Sous le gui, donc... 






L'histoire : Julie, mère de famille (deux garçons dont elle s'occupe ainsi que tous les habitants de son immeuble) rencontre son nouveau voisin, Nicolas, dans le hall de leur immeuble, en pleine nuit. Entre ses galères de boite aux lettres et sa folie pour la fête de Noël, Julie fera-t-elle chavirer le cœur de Nicolas? 











Mon avis : 
Voici la première phrase du billet que j'avais écrit sur cette nouvelle, lors de ma première lecture : "raaaah, que c'est bien!!! Cela faisait longtemps qu'une romance ne m'avait pas autant plu. C'est drôle, sensible, émouvant, bien écrit, irrésistible!"
Je le pense toujours, et plutôt deux fois qu'une! La seconde lecture n'a rien enlevé au plaisir, bien au contraire. J'ai succombé encore une fois.

Dans cette nouvelle, on découvre Julie, veuve et maman de deux enfants. Déjà, pas banale, l'héroïne. Eh non, elle n'est pas jeune, innocente et cruche (ah bon, ça existe ça? Nooooon!) mais drôle, naturelle et simple. Une vraie fille, quoi. Julie rencontre (en pleine nuit, en pyj' en pilou, la loose intégrale!) Nicolas, son nouveau voisin, un peu avant Noël, et ce dernier vole à son secours lors d'un incident de boite aux lettres. Ah oui, ça créée des liens, hein? 
Ce que j'ai aimé? A vrai dire, à peu près tout. 
J'ai aimé qu'enfin, une romance puisse avoir un cadre vraiment réaliste, une modernité dans les références et les allusions qui collent véritablement au profil des lectrices de ce genre d'histoires, qui ne sont pas, pour une fois, prises pour des crétines. Angéla vise, et j'ai aimé la sincérité des sentiments, l'émotion, la tendresse et les failles de Julie, son désir de se laisser de nouveau aller mêlé au souvenir de son passé qu'elle n'a pas envie d'oublier. 
J'ai aimé le personnage de Nicolas. Faut dire qu'un pilote de ligne en uniforme, ça fait tout de suite son effet (ahem)... Nicolas, c'est l'homme moderne, gentil et sexy qu'on rêve toutes de rencontrer. Ouais, carrément. 
J'ai aimé la complicité qui se créé entre eux, leur passion commune pour les livres, et la facilité avec laquelle les enfants de Julie adoptent Nicolas. 
J'ai aimé la pudeur contenue dans les lignes d'Angela Morelli, et chez ses personnages. Pas de scène de sexe torride durant laquelle les personnages se jettent l'un sur l'autre, s'arrachant leurs vêtements comme des affamés (non pas qu'Angela ne sache pas les écrire, non, non, non... mais vous le découvrirez bien assez tôt), mais juste un début de relation tendre, naturel et surtout crédible, dans laquelle les personnages vont à leur rythme. Et on s'en fout du reste. 
Parce que notre cœur peut battre sans que personne ne se mette à poil. Si. En tous cas, mon p'tit cœur à moi, lui, a battu la chamade au fil des pages.
Enfin, une romance, une vraie, digne des comédies romantiques avec Hugh Grant... je me suis laissée embarquer comme une ado, j'ai couiné lors de la scène du baiser, retenu mon souffle lors du massage, bref, j'ai dévoré cette histoire.
Je ne peux que vous recommander Sous le gui, une nouvelle moderne et touchante.

Et ne rêvez pas. J'ai eu beau demander à la miss Angela si Nicolas avait un modèle en chair et en os, s'il avait des frères, des potes, des cousins comme lui, mais elle est incorruptible. Même après trois mojitos. Pfff... Désespérant.

lundi 9 mars 2015

Poids plume (Une photo, quelques mots #32)

© Marion Pluss

 © Marion Pluss

Ben parle fort. C'était inévitable. Il est toujours un peu bruyant Ben, quand il a bu. Et un peu con, aussi.
Gilles soupire. La musique, le bruit et la foule ne le distraient même pas.
Il ne voulait pas venir. 
Il ne peut s'empêcher de penser à la dernière fois qu'il a posé les pieds dans ce festival. C'était il y a six ans. 
L'année d'Emy. Emilie en vrai, mais Emy, parce qu'elle trouvait que ça faisait plus rock. Ah Emy... il ne savait rien d'elle, pas même son âge, mais il l'avait pourtant emmenée partout avec lui, pendant des mois. Il se souvient de la facilité avec laquelle il la soulevait pour l'installer sur sa moto. Elle était si légère... Il était fou d'elle.
Et puis, un jour, sans prévenir, elle était partie.  
Il avait morflé. Même longtemps après.

Ben, qui, deux secondes avant, entamait une discussion avec son voisin de droite, éclate de rire et vient lui coller une tape dans le dos : 
- "Trop fort, t'entends ça, mec?
Gilles se dégage :
- Lâche-moi, merde, t'es lourd"
Soudain, il sent qu'il heurte quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. 
Un gamin vient de se coller à ses jambes. 
Alors qu'il s'apprête à l'enguirlander, Gilles remarque ses yeux embués. De grands yeux noirs paniqués. 
- "J'ai perdu ma maman" déclare immédiatement le gosse, dans un hoquet. 
Personne ne lui avait jamais dit de ne pas parler aux inconnus?

- Qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse, morveux?" lâche Ben, que la détresse du gamin ne semble pas émouvoir. 
Le petit garçon se crispe de peur. 
- "Comment tu t'appelles, bonhomme? demande Gilles
- Arthur.
- Ok, Arthur... mais Arthur comment?"
Le gosse ne semble pas comprendre et renifle bruyamment. 

Gilles se demande quel genre de mère trainerait son petit garçon à un pareil festival, mais il s'abstient de tout commentaire. Et sans qu'il comprenne pourquoi, il sent monter en lui une bouffée de tendresse. Ce qu'il lit dans les yeux d'Arthur lui retourne la tête, le bide, le cœur, tout.
- "Allez, pleure pas, va. On va la retrouver, ta mère."

Alors Gilles le prend par la taille et le hisse sur le comptoir de la buvette installée près d'eux. Poids plume dans ses bras de gaillard.
- "Voilà, dit Gilles d'un ton qu'il veut rassurant. De là, tu vois bien mieux. On va regarder les gens, tous les deux, et on va forcément reconnaître ta maman."

Mais Arthur, lui, ne scrute pas la foule. Il observe, fasciné, les écussons sur le blouson de Gilles. De son petit doigt potelé, il dessine le contour de certains. 
Tiens, c'est marrant, celui-là, avec le petit garçon dessiné, il le connait. 
Il a déjà vu le même.
Sur un vieux blouson de cuir de sa mère. 



 Quelle photo étonnante, cette semaine! Merci Leiloona! J'ai hâte de voir toutes productions inspirées par ces bikers!


samedi 7 mars 2015

N'importe où, mais ensemble, Anne Rossi

Dernière nouvelle de la collection publiée par HQN pour la Saint Valentin, et dernière lecture pour le challenge de Stéphie (déjà... snif...)




 


L'histoire : Mariés, musiciens tous les deux, Layla et Nathan partagent leur temps entre leurs groupes de rock respectifs et leur vie privée, ce qui est loin d'être toujours évident. Lorsque Nathan, alors en tournée aux Etats-Unis, propose à Layla une escapade à Las Vegas pour la Saint Valentin, la jeune femme ne résiste pas. Cette aventure va pourtant n'être pas de tout repos et les conduire à se poser pas mal de questions sur l'avenir de leur couple. 










Mon avis : Si cette histoire se laisse lire, elle n'a pas vraiment réussi à m'enthousiasmer. 
Pourtant, l'univers du show-biz, de la musique, était un point de départ que je trouvais intéressant. Qui n'a jamais fantasmé sur un musicien me jette la première pierre. 
Seulement voilà : le personnage de Nathan (et pourtant, Dieu sait qu'il a un beau prénom!) ne m'a pas fait rêver. Mais pas du tout. 
Peu débrouillard, rempli de craintes, obéissant au doigt et à l'oeil à Thomas, son manager, Nathan manque un tout petit peu de charisme (et de virilité) à mon goût. Pas très avantageux pour le leader d'un groupe de rock. 
L'alchimie ne passe pas vraiment non plus dans le couple qu'il forme avec Layla. Même s'ils essaient de conjuguer leur vie professionnelle prenante et leur vie privée, on les sent tout de même assez individualistes, au fond. 
Leur escapade à Las Vegas est un désastre, et la seule scène hot de ce séjour est trop vite expédiée. 
Seule la dernière scène tient toutes ces promesses, et on désespérait d'en lire une avant la fin. 

Je n'ai donc pas été séduite plus que ça, ni par l'histoire, ni par les personnages (peut-être faudrait-il avoir lu les tomes précédents qui concernent Layla pour s'attacher davantage à ces deux amoureux?), et j'aurais apprécié, pour le coup, puisque Layla et Nathan se retrouvent séparés géographiquement, plus de scènes de "retrouvailles", tendres ou torrides, peu importe. 
Mais j'imagine bien que le format ne le permettait pas.



C'était la dernière nouvelle des sept publiées par HQN et chroniquées pour le challenge proposé par ma Stéphie, avec qui j'ai été ravie de passer la semaine! 
Pour bien la terminer, un petit récapitulatif sera publié demain sur ce blog!



vendredi 6 mars 2015

Une Saint Valentin inoubliable, Gilles Milo Vacery

Cinquième romance lue dans le cadre du challenge de Stéphie








L'histoire : Maël prépare une surprise de taille à sa compagne Letizia, pour la Saint Valentin, qui approche. Pourtant, lorsqu'il rentre chez lui ce soir-là, Letizia n'est pas là. Elle a même emporté ses affaires. L'aurait-elle quitté? C'est alors que Maël découvre un message de sa moitié. Une sorte de jeu de pistes s'engage pour qu'il la retrouve. 










Mon avis : Bon, ben... je suis passée totalement à côté de cette histoire. Mais alors, vraiment à côté. 
Je n'ai pas bien compris l'intérêt de cette chasse au trésor instaurée par Letizia. 
De toute façon, on connait déjà la fin dès le début (il suffit d'être un peu attentif à tous les mots laissés sur le frigo), et ça, c'est franchement décevant pour le lecteur. 
D'abord, les mots laissés par Letizia sont tellement tarabiscotés, que je ne sais pas comment Maël peut avoir une idée de ce qu'il faut chercher. Tout est lié à leur passé commun, évidemment, mais c'est déjà un écueil pour le lecteur, il me semble. Si le lecteur était guidé, pouvait être intrigué au point de chercher la solution avec Maël (et encore mieux, la trouver avant lui!), ça aurait pu permettre de créer un lien, on aurait pu avoir envie de lui lancer un "allez, bouge-toi, c'est pas bien compliqué" encourageant ou un "mais tu vas trouver, oui?" plus... agressif...  c'est selon.
Mais pour moi, il ne s'est rien passé.
On suit alors Maël qui va devoir aller frapper chez toutes les copines de Letizia, (accompagné de son cousin Michel, père adoptif pour lui) mort d'angoisse, se demandant ce qu'il a bien pu faire pour que Letizia le quitte.
Le parcours que Letizia impose à Maël est totalement ahurissant, limite absurde, même, car cela l'oblige à vider ses comptes et à dépenser toutes ses économies, pour la retrouver. Soit. Il est fou d'elle, mais quand même. Si Letizia l'ignore, le lecteur, lui, sait que Maël a déjà dépensé une fortune pour son cadeau de Saint Valentin.  
Maël se laisse totalement (mal)mener par sa compagne. Comment peut-il accepter tout cela sans réfléchir une seconde? A moins de n'avoir plus de fierté, ce qui semble être son cas, une personne normale se ressaisirait, il me semble.

C'est donc une approche pour le moins originale que ce récit à la manière d'un road-movie, mais qui ne m'a pas un brin séduite.
Même leurs retrouvailles (parce qu'il la retrouve, ben oui, quand même, il n'aura pas fait tout cela pour rien) ne m'ont donné aucune émotion. La réunion de famille sur les lieux de l'enfance de Letizia n'est pas romantique du tout. 
C'est tout de même un "cadeau" un peu étrange et quelque peu refroidissant que Letizia a "offert" à Maël, là. 

Je sors donc très perplexe de cette lecture, et c'est fort dommage, car l'écriture est agréable. Je ne renonce donc pas à tenter de nouveau ma chance avec un autre titre du même auteur.

A demain pour le dernier titre de la collection 


Une nuit dans tes étoiles, Emily Blaine

Quatrième jour et on ne faiblit pas, chez Stéphie !





L'histoire : Une nuit d'hiver, un aéroport bloqué par la neige, et Anna qui se retrouve seule coincée sans possibilité de rejoindre New York. Elle s'apprête à passer la nuit seule dans un hôtel, lorsqu'elle rencontre par hasard Elizabeth et surtout Mark, son père ultra sexy. 












Mon avis : Pourquoi les héroïnes de romance doivent-elles toujours s'appeler Anna? 
Bon, ok, c'est un détail, et cette Anna-là est tout de même carrément moins exaspérante que sa célèbre homonyme avec un seul "n". 
Cette nouvelle s'ouvre sur le personnage d'Anna, donc, qu'on découvre perdue pas seulement dans cet aéroport, mais aussi dans sa vie privée. Elle voulait cet avion pour New York et profiter de la Saint-Valentin pour tenter de recoller les morceaux avec Jim, son petit ami. 
Mark, lui, est un papa solo, attentionné, qui sait faire de couettes à sa fille, qui "construit des maisons" et se fait des bosses au front. Présenté comme ça, qui résisterait au charme de Mark? 
Pas Elizabeth, en tous cas, car, après l'avoir croisé dans une boutique, lui propose de prendre un café, en attendant... Mais en attendant quoi, d'abord? 
En attendant la nuit qu'il passeront dans la même chambre d'hôtel, Anna travaillant pour la chaîne d'hôtels. 

La tension monte donc d'un cran, mais Anna et Mark prennent leur temps, avant de se jeter l'un sur l'autre, tous les deux surpris de leur audace, et peu habitués à ce genre de démonstration avec de parfaits inconnus. 
Leur étreinte est passionnée, et racontée avec juste ce qu'il faut de détails pour en être toute chamboulée. 
Mark et Anna se séparent le lendemain, simplement en prenant chacun leur avion. 

En bref, Mark est incontestablement l'atout charme et sexy de cette nouvelle. Ah oui, et il danse, aussi. Bien, même. Ce n'est pas Anna qui dira le contraire. C'est sympa, un mec attentionné, de temps en temps, mais passionné aussi. 

Je reste tout de même un peu gênée par la fin (oui, encore...) et la question de l'auteur "La nuit d'Anna et Mark ne restera-t-elle qu'un souvenir? Pour le savoir, rendez-vous dans quelques mois". 
Là, je grince un peu des dents, car ça m'agace de penser qu'on me force un peu la main pour m'inciter à lire la suite. 
Surtout que cette nouvelle se suffit à elle-même, et le charme justement de la nouvelle réside dans ce moment unique qu'a été leur rencontre. Pour moi, pas besoin de suite, donc. 


En revanche, je reviendrai très très vite sur Emily Blaine pour vous parler d'un roman qui a déclenché chez moi un réel coup de coeur, que j'ai adoré et qui est jusqu'à présent une des rares romances à me faire autant d'effet. Il s'agit de "All I want for Christmas". 

A demain pour un autre titre de la collection 

 

jeudi 5 mars 2015

A un étage de toi, Chloé Buchheim

Troisième jour du challenge de Stéphie et troisième romance! 







L'histoire : Valentine dirige un journal d'une main de maître et ne laisse rien passer. La preuve, elle est toujours là, au bureau, à 21h, le soir de la Saint Valentin. Et elle a faim. Lorsqu'elle entend des pas approcher, elle pense de suite au livreur. Sauf que l'homme qui se présente à son bureau, en chaussettes, est loin d'être un simple livreur. 









Mon avis : Voilà une rencontre qui s'annonçait intéressante.  

Ce que j'ai aimé
- la rencontre entre deux grands malades acharnés de travail, qui pensent n'avoir que ça dans la vie 
- le personnage de Valentine, femme moderne, dynamique, libérée, indépendante
- que les personnages prennent le temps de parler, dîner et plus parce qu'affinités. 
- le fait qu'aucun des deux ne se pose de questions sur le moment qu'ils sont en train de vivre.
- la scène torride sur le bureau de Gabriel, parce qu'entre eux ça ne pouvait pas être autrement. Ils se connaissent à peine, ils n'allaient pas s'embarrasser de préliminaires.

Ce que j'ai moins aimé : la fin... qui gâche absolument tout selon moi. 
Que c'est dommage... Mais comment est-ce possible? Je le sentais bien venir mais j'espérais encore que l'auteur ne fasse pas ce choix-là. 
Les décisions prises par les deux personnages à la fin de la nouvelle me paraissent tellement peu correspondre à leurs personnalités telles que l'auteur les a peintes dès le départ, et tout au long de la nouvelle que j'ai été très surprise et déçue de lire la fin. Il me semble qu'il aurait été peut-être possible de ne pas en arriver là tout en conservant un happy-end prometteur. 
Car pour le coup, vouloir du sentiment et de la romance à tout prix, c'est parfois manquer de crédibilité face à l'histoire qu'on raconte. Dommage, vraiment, car l'histoire m'avait bien plu jusqu'aux dernières lignes. 

A demain pour un autre titre de la collection

mercredi 4 mars 2015

Rencontre au bout du monde, Léna Forestier

 Deuxième jour de la semaine romance chez Stéphie






L'histoire : Nell s'est offert une escapade sur une île de la Martinique. Dans ses bagages, Sixtine, sa fille. Et Mathéo... Malgré la Saint Valentin imminente, le séjour ne promet pas d'être paradisiaque ou romantique, mais Nell espère juste qu'il pourra leur permettre, à elle et à sa fille, de retrouver un semblant d'équilibre et d'apaisement, après les évènements récents qui ont bouleversé leur vie. Et pourtant, en rencontrant Nathan, Nell se dit que ses vacances pourraient prendre une toute nouvelle dimension. 












Mon avis : Beaucoup de douceur et de calme dans cette nouvelle. 
Calme du paysage d'abord, les premières pages montrant Nell sur la plage au petit matin.
Douceur des paroles, des gestes et des attentions de Nathan ensuite, qu'elle rencontre devant le bar de la plage. 
Nell et Nathan ne se connaissent pas, et pourtant, la jeune femme se met à tout lui raconter, les derniers bouleversements de sa vie et ce qui l'a poussée à s'évader ici. 
On apprend alors quel rôle joue Mathéo dans l'histoire. Difficile d'en dire plus sans révéler le noeud de l'histoire. Une fois la surprise passée, j'avoue m'être totalement laissée embarquer, par le parcours de cette femme, par sa façon d'assumer ce qu'elle ne maitrise pas, et sa détermination. 
Pour honorer la Saint-Valentin qu'aucun des deux n'aurait fêté sans leur rencontre, Nathan et Nell partagent une balade en bateau, des conversations où chacun écoute l'autre, ils sont en fait deux écorchés vifs que la vie a malmenés. 

Beaucoup de douceur et de tendresse, donc, une situation réaliste et qui le reste jusqu'au bout, puisqu'il ne se passe rien d'autre entre Nell et Nathan. Simplement la promesse de se revoir. 

J'ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle, surprenante au départ par le cadre de la situation peu banale qu'elle présente, mais vraiment juste jusqu'au bout. C'est une nouvelle apaisante.

Rendez-vous demain pour un troisième titre de la collection. 

mardi 3 mars 2015

Sexy World, Valéry K Baran

Non contente de nous séduire et de nous émoustiller tous les premiers mardis, Stéphie présente une 1002ème frasque, en proposant une semaine spéciale romance. 


Autant vous dire que c'est le genre de challenge qui me plait! 
Et ça tombe bien puisque j'ai lu une série de nouvelles qui conviennent tout à fait au thème de la semaine. 

Ainsi, après Avis de tempête, d'Angela Morelli, que j'ai adoré, je vais passer en revue les six autres nouvelles de la même collection, parues chez HQN, pour la Saint Valentin. 

Et puisqu'on est le premier mardi, commençons par une histoire torride. 





L'histoire : Frédérique, juriste dans une société innovante sur les réalités virtuelles, se voit proposer de tester elle-même un nouveau concept de jeu, spécialement dédié à la Saint Valentin. Elle s'apprête comme d'habitude à refuser, jusqu'à ce qu'elle apprenne que Lionel, son collègue programmateur craquant et sexy, va être le second testeur. Alors quand il vient en personne lui demander sa contribution, comment refuser? 












Mon avis : Quelle nouvelle surprenante! 
L'univers présenté, celui des réalités virtuelles, m'était jusqu'alors totalement étranger. Valéry K Baran aura au moins réussi ça : me rendre moins inculte. 
Il s'agit donc ici, pour les deux protagonistes, d'intégrer un univers virtuel, à l'aide d'électrodes et tout un tas de machins reliés à leurs corps, et de s'y déplacer, d'y agir comme dans la réalité. 
Frédérique et Lionel vont devoir explorer chaque univers créé pour le jeu. Rien que les noms sont propices à l'imagination : "hôtel sous la mer", "mystères orientaux", "croisières sur le Nil", "saloon de cowboy" ou "usine de chocolat" (j'aurais bien voulu le tester, moi, celui-là...).
Seulement, tout ne se déroule pas comme prévu. C'est un test. Et le jeu connait quelques bugs. Le comportement des PNR (personnages non réels, si j'ai bien suivi), surtout, n'est pas normal. 
En gros, tout le monde se saute dessus et tous les univers deviennent des orgies géantes. C'est qu'aucun jeu n'a jamais été programmé en intégrant les notions de désir, de sexualité... Bon, visiblement, ça ne les dérange pas, ils ont compris comment il fallait faire. La température virtuelle monte d'un coup. Tout s'enchaine très vite, et le tout perd un peu de crédibilité (ou alors c'est parce que je n'y connais rien en réalité virtuelle).

Au milieu de tout ce déballage, le couple résiste, mais... pas bien longtemps. Ils craquent au milieu des "mystères orientaux". Forcément. On peut les comprendre. Mais une chose est sûre, quand ils s'y mettent, ils s'y mettent. Trois ou quatre orgasmes plus tard, le retour à la réalité est rude. 
En ce qui concerne la description des scènes de sexe, quelques détails m'ont chiffonnée. D'abord, Lionel et Frédérique se parlent à peine. Ok, parler n'est qu'une option. Dans ce cas pourquoi simplement les faire répéter mutuellement leur prénom et rien d'autre? Ensuite, l'idée que Lionel soit toujours au meilleur de sa forme même après tant de rounds m'a davantage fait lever les yeux au ciel qu'impressionnée. Tout ça n'est pas bien crédible, et oui, je sais, c'est la faute du jeu qui bugue. Mais quand même. 

Quoiqu'il en soit, les explications apportées par l'auteur sur cet univers des réalités virtuelles permettent aux non initiés (dont je fais partie, je le redis) de se faire une idée assez précise de leur fonctionnement. Malheureusement, elle n'a pas réussi à faire de moi une adepte (quoi? j'ai cru entendre un "pas encore..." derrière moi...) de ce concept. Cela ne me fait tout simplement pas rêver (à part peut-être l'usine de chocolat... mais là on ne parle plus de fantasme - quoique? - mais de gourmandise!), peut-être parce que cela demande une mise en scène un peu compliquée, peu "naturelle". 
 
La nouvelle est donc très bien écrite, mais je dois dire que je n'ai pas adhéré à cent pour cent à l'univers des réalités virtuelles. L'érotisme y perd de son charme, pour moi. C'est dommage, car, après L'initiation de Claire, que j'ai beaucoup aimé, j'avais hâte de retrouver la plume de Valéry K Baran.

On peut au moins dire que l'auteur prend à chaque fois des points de vue intéressants et originaux, et ça, ça vous change le monde de la romance, qui ressort souvent les mêmes scénarii (et les mêmes daubes) lassants.

Rendez-vous demain, pour un second titre de la même collection.