Il y a presque quinze jours maintenant, j'ai assisté au dernier spectacle de Pascal Obispo, et j'ai donc découvert son nouveau personnage, le Captain Samouraï.
J'avoue qu'au début, j'étais très sceptique. Je me disais que le gentil chanteur adoré par l'adolescente que j'ai été avait sacrément changé et qu'il "se la pétait" quand même bien assez pour présenter un univers comme celui-là.
Mais comme le spectacle était organisé par une petite bourgade à une heure de chez moi, par un collectif d'associations qui depuis une quinzaine d'années, ont déjà fait venir Michel Sardou, Johnny Hallyday, Florent Pagny, Garou et Yannick Noah, avec, chaque fois, une organisation du tonnerre et des spectacles (jeunes talents et premières parties de spectacles) de qualité, je me suis une nouvelle fois laissée tenter.
Vers 19h30, un groupe local, le groupe Mo, (qui commence à être assez connu) est venu présenter son troisième album, Mojito. Des textes sympathiques, des mélodies rythmées par des percussions qui donnent envie de danser, la demie-heure est très vite passée.
Puis, nous avons vu arriver Nolwenn Leroy, gagnante de la Star Académy II, venue elle aussi présenter un album en anglais centré sur l'univers d'Alice au Pays des merveilles et notamment sur le personnage du chat de Cheshire. Quelle déception et quel ennui! Des textes d'une niaiserie kitchissime, des musiques lentes et assommantes malgré une harpiste extrêmement douée, et surtout, une prestation pas du tout en accord avec ce que doit être, selon moi, une première partie de spectacle, c'est-à-dire dynamique et prête à "chauffer" le public. Et en plus, on en a pris pour une heure... Les gens debout devant moi, tout près de la scène, s'en sont même assis par terre, et priaient presque pour qu'elle s'arrête!
Enfin, vers 22H, le "vrai" spectacle a commencé. Dès le début, on mesure l'ampleur de l'univers créé par Obispo : un écran géant au fond de la scène diffuse des images du monde entier et du vaisseau du Captain Samouraï.
S'ensuit, toujours sur l'écran, le discours d'une jeune canadienne de treize ans, qui milite contre les pratiques du monde moderne qui mettent en péril la planète. Et là, on s'inquiète : le spectacle va-t-il être moralisateur du début à la fin? Pas très divertissant tout ça...
Mais en fait, non. Obispo, dans son habit de pirate, explique son projet et ses attentes à travers ce spectacle, mais sait aussi très bien ce qu'attend son public.
Quelques chansons seulement de son dernier album, et les plus connues, sont dispatchées autour de toutes celles de son répertoire. On redécouvre "Personne", "Où et avec qui tu m'aimes" (mon dieu, toutes mes années lycée ont défilé dans ma tête pendant ces deux chansons!!!!), "Mourir demain", "Fan", "1980", "Tombé pour elle", avant un final en beauté avec "Lucie" tranquillement assis sur le bord de la scène.
Le spectacle étonne aussi par des choix de reprises inédites comme, entre autres, "Le paradis blanc", de Michel Berger, "Feel" de Robbie Williams.
Enfin, Obispo fait également la part belle aux chansons qu'il a composées pour d'autres artistes, avec un medley de "Zen", composé pour Zazie, "Ma liberté de penser" pour Florent Pagny et "Allumez le feu" pour Johnny Hallyday et une interprétation au piano de "L'envie d'aimer", extraite de la comédie musicale des Dix Commandements.
Pendant plus de deux heures trente, le chanteur se déchaîne sur scène, donne beaucoup à son public et livre un véritable show.
On peut ne pas aimer le personnage, mais la performance est toutefois remarquable.
Pour ma part, j'ai sauté partout et chanté pendant deux heures trente, et je n'ai pas vu passer tout ce temps.
Attention : ceci est une anecdote inédite, qui, il y a quelques années, m'aurait fait pousser des couinements de bonheur (eh, je vous entends! Comment ça, même encore maintenant???) : pendant son interprétation à la guitare de "La valse des regrets", extrait de son dernier album, Pascal Obispo (notez que je n'ai pas écrit "Pascaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal") a lancé son médiator dans le public. L'objet du délit a atterri dans le décolleté de ma frangine, qui, surprise, l'a fait tomber. Ni une, ni deux, me voilà accroupie à la recherche du médiator et malgré quelques mains et paires d'yeux qui tentaient la même chose, c'est quand même moi qui l'aie eu!!!