Maison close

 

Si l'on considère le contenu de ma PAL (voir article d'hier), on peut se demander où est la lecture du mardi, dans tout ça. 

Ce mois-ci, je n'ai rien lu d'inavouable, mais je me suis laissée tenter par une série. 

Une série française, qui plus est : Maison close. 

J'ai pour l'instant vu trois épisodes de la première saison. 

 

L'histoire : Dans les années 1870, Rose, Véra et Hortense vivent au Paradis, un bordel de luxe. Trois femmes qui tentent de survivre dans cet univers de servitude et de débauche. 

Mon avis : 

Dès le premier épisode, on est vite dans le bain, avec un épisode interdit aux moins de 16 ans. On y voit Véra, notamment, en plein ébat avec le baron du Plessis, un de ses fidèles clients. 

J'ai apprécié que cette série prenne le point de vue des femmes, présentant chacune une histoire particulière : Véra a 35 ans et sait que son avenir de prostituée est limité, elle cherche donc quelqu'un qui pourrait la "sortir" du Paradis. Rose est la plus jeune, elle se rend au Paradis pour chercher sa mère, et se fait piéger, sans pouvoir sortir de l'engrenage. Hortense est la "patronne", froide, dure, distante, intransigeante... 

Premier choc pour moi : découvrir sous les traits d'Hortense l'actrice Valérie Karsenti, la fantasque Liliane de Scènes de Ménage! Un rôle à l'opposé  de ce que je connaissais d'elle. Et autant dire que sa prestation est bluffante, Hortense est magistrale. 

Les autres actrices s'en sortent plutôt bien, aussi, surtout Jemima West, qui joue Rose. Sa fraîcheur crée un contraste étonnant dans cet univers sombre, presque glauque, mais j'y reviendrai. 

On peut aussi signaler une bonne reconstitution historique des années 1870, mais je ne sais pas pourquoi, je sens que ce n'est pas là ce qui vous intéresse... 

Passons aux choses sérieuses. Les scènes de sexe sont évidemment très présentes, et filmées selon différentes prises de vue qui permettent de ne pas en perdre une miette... ahem... Ces scènes sont donc très crues, et cela manque un peu de sensualité ou d'érotisme à mon goôt. Mais je conçois très bien que ce n'est pas là le but de la série, ni même l'atmosphère de cette fin de XIXe siècle dans une maison close. 

Paradoxalement, j'ai beaucoup aimé la façon dont Rose entre au Paradis, pour ne jamais en ressortir. Le piège se referme sur elle, et on ne peut que, comme elle, voir passer sus nos yeux la scène d'orgie qui suit, en se demandant "Mais qu'est-ce que je regarde, là?"

Cependant, l'essentiel de l'histoire est donc tournée à l'intérieur du Paradis, et ce huis clos m'a paru un peu oppressant, quand même. J'espère que cela s'arrange par la suite. 

Enfin, et je terminerai là-dessus, un autre bon point de la série, c'est sa bande son. Des mélodies très rock, rythmées, qui dynamisent l'ensemble. 

En résumé, une série française (c'est quand même important de le rappeler) surprenante, très bien filmée et avec un casting excellent. 

J'attends maintenant d'en savoir plus sur ces trois femmes, et que le scénario propose quelques rebondissements pour les cinq épisodes restants qui complètent cette saison.