@Vincent Héquet
Lola aspira une grande goulée de l'air frais qui fouettait son visage.
Dieu qu'elle aimait cet endroit...
La plage était déserte, ou presque. Les nuages menaçants et le vent cinglant avaient sans nul doute dissuadé les touristes d'y étaler leur serviette. Ne savaient-ils pas que c'était le meilleur temps pour profiter de l'endroit?
L'air iodé emplissait vos poumons, l'eau était vivifiante à souhait. L'océan dévoilait toute sa puissance, des jours comme celui-là.
Au moins, elle serait tranquille. Personne ne viendrait l'importuner.
Lola s'étonnait toujours autant du pouvoir apaisant qu'avait cet endroit sur elle.
Elle oubliait tout, ses angoisses, ses soucis, sa colère... Il lui suffisait de marcher jusque là, et elle trouvait une solution à ses problèmes.
Arrivés dans l'après-midi, la veille, Pierre et elle n'avaient même pas pris le temps de défaire les valises et de s'installer. Elle avait insisté, rieuse et suppliante, pour que Pierre vienne admirer la vue, la petite dune envahie d'herbes folles, et puis, juste derrière, l'océan.
Elle n'avait cessé de lui répéter combien elle adorait cette plage, depuis qu'elle était gamine. Cette plage, ces courants, ces sentiers, c'étaient tous ses souvenirs de gosse et d'ado.
Pierre l'avait laissée s'expliquer, puis, s'était immobilisé, les yeux écarquillés d'admiration, ce qui avait eu le mérite de faire cesser le babillage de Lola.
Il était instantanément tombé amoureux de l'endroit.
Si bien qu'il avait décidé de revenir y faire son jogging, dès l'aube.
Lola s'était réveillée bien après son départ. La sonnerie du portable de Pierre l'avait tirée du sommeil. Le temps que Lola mette la main sur le téléphone, la messagerie s'était enclenchée. Tant pis, il rappellerait.
L'appel provenait d'un numéro non enregistré. Encore un démarchage. Raison de plus de maudire la sonnerie qui l'avait extirpée des bras de Morphée!
Lola eut tout de même le temps de voir que l'écran affichait quinze SMS non lus. A 9h du matin.
Mais que se passait-il?
C'était peut-être grave... elle devrait peut-être regarder...
Lola aperçut une silhouette familière sur la plage. Si petite, si rapide, qu'elle doutât un instant que ce soit Pierre.
Il se dirigeait vers l'endroit le plus escarpé de la plage, là où les rochers s'avançaient jusqu'à toucher l'eau, faisant disparaître la bande de sable à marée haute.
Tant mieux.
Elle allait lui faire la surprise, le rejoindre là-bas.
L'endroit était difficile d'accès par le haut de la dune, mais Lola connaissait l'endroit par cœur.
Elle savait que là-bas, encore plus qu'ailleurs, ils ne seraient pas dérangés.
Personne ne les verrait.
Personne ne les entendrait.
L'océan en colère dissimulerait les cris de Lola, réclamant une explication.
Le vent sifflant éloignerait le bruit de la détonation.
La marée déjà haute emporterait le corps de Pierre.
Lola prit tout de même soin de glisser son portable, dans la poche intérieure de la veste de jogging de Pierre. Le téléphone dans lequel se noieraient en même temps que lui, les sms de celle qui l'appelait mon amour et à qui il manquerait apparemment beaucoup.
44e participation et aucunement inspirée pour trouver un titre satisfaisant! Y'a des jours, comme ça...
J'ai trouvé l"écriture vraiment jolie, même si j'aurais espéré une fin plus douce (mon côté fleur bleue).
RépondreSupprimerCette nouvelle est très réussie, même sans titre.
Merci pour les compliments sur l'écriture, ça me touche.
SupprimerMoi aussi je suis très fleur bleue. J'écris beaucoup de fins "douces", alors je me force un peu à sortir de ma zone de confort.
Ok, non c'est moi qui n'avais pas compris l'histoire des textos. ;)
SupprimerAh ok!! Ouf!
SupprimerAahh j'ai relu plusieurs fois mais je ne comprends pas (sans doute un manque de café, je filerai m'en faire un 3è) : elle le tue ? Elle a donc fait exprès de lui parler de cet endroit ? Le dernier paragraphe est un retour en arrière par rapport aux précédents ?
RépondreSupprimerSi c'est ça, cette fille est une grosse malade ! Schizo même ! :-o
Bref, bbbbrrrr autant de noirceur dissimulée dans une fille qui a l'air si sympa et spontanée ...
Oui, elle le tue, mais ce n'est pas prémédité.
SupprimerElle n'a pas fait exprès de l'emmener là.
Mais elle découvre les sms d'une femme dans son téléphone, et la rage fait le reste...
Elle profite juste du fait qu'elle connait l'endroit par coeur, et pas lui...
Alors, oui, un peu schizo, Lola...
Bon je vais me relire, alors... peut-être que ce n'est pas clair!!
Euh...Si j'ai bien compris Pierre va finir à l'eau...
RépondreSupprimerAh oui, c'est ça.
SupprimerBon il doit y avoir quelque chose de pas clair, tu es la 2e à hésiter sur le sens de mon texte...
comme titre, je peux proposer La mer et l'amère ;-)
RépondreSupprimerelle a la justice expéditive, dis donc, et si elle se trompait, dans ses conclusions?
;-)
Oh, merci Adrienne, il est bon ton titre!!
SupprimerOui, c'est radical, comme décision. La rage fait faire de ces trucs, parfois...
Pas sûre qu'elle se trompe, en fait.
Waouh ! Quelle fin !
RépondreSupprimerMerci Albertine!
Supprimerpurée quelle fin et moi qui avait pensé en lisant le début à un truc torride dans les dunes ! un truc sordide oui ;-) bravo, j'avais rien vu venir !
RépondreSupprimermille bises demoiselle
Ah, ah, le torride, c'est Stéphie qui l'écrit!
SupprimerMoi je soigne mon côté bisounours, là...
Merci en tous cas pour tes jolis compliments.
Bises zossi!
Heureusement que la mer lui a fait oublié sa colère, sinon, je me demande ce qu'elle aurait fait de Pierre. :)
RépondreSupprimerVoilà... on se demande dans quel état elle aurait été sinon...
SupprimerAu moins, c'est une décision radicale !
RépondreSupprimerOui, radicale.
SupprimerUn peu guidée par le coup de folie, certes...