© Jérôme Bosch, « Le jardin des Délices », Prado à Madrid
Oh merde, ça y est...
Ca a marché!
Des années d'études, de travail, et d'échecs pour enfin parvenir à une transformation totale.
C'est bien moi, là? Je suis un rat.
Vise un peu la queue, n'empêche... si j'en avais eu une comme ça avant... enfin, aux mensurations proportionnelles à ma taille, j'veux dire, sinon ça craint. Avec ça, Mathilde m'aurait probablement regardé autrement.
Bon, Fred, réfléchis.
Et maintenant, je fais quoi?
C'est bien beau les expériences inédites, mais on me croirait parachuté dans "Chérie, j'ai rétréci les gosses", version mutation génétique.
Ce serait déjà pas mal que je puisse descendre du perchoir sur lequel ma chaise de bureau me donne l'impression d'être perché.
Ah ça a l'air simple, comme ça... mais qu'est-ce que c'est haut!
J'entends du bruit. On vient.
Tous mes sens sont en alerte.
C'est Mathilde, son parfum me titille le museau.
Elle s'étonne de trouver ma chaise vide.
Et puis elle me voit.
"Comment t'es arrivé là, toi? Tu crois que tu vas échapper à ton sort?"
Oh mon dieu, ses seins...
Contre plongée sublime dans son décolleté quand elle se penche vers moi.
Ses mains m'empoignent et me guident vers elle.
Ma queue se dresse, je suis au plus près du paradis.
"Allez, viens, j'te ramène à la maison."
La maison?
Non, non, Mathilde, ne fais pas ça.
Regarde-moi. Tu ne comprends pas?
Pitié, pas ça, s'il te plait!!
Je m'agite, je griffe, mais elle me serre plus fort.
Bientôt ses doigts me lâchent et j'atterris sur une paille humide et nauséabonde.
Dix paires d'yeux me scrutent tandis que Mathilde referme la cage.
Participation originale, cette semaine, à l'atelier de Leiloona, puisque la photo de la semaine n'en est pas vraiment une. Il s'agit d'un détail d'un tableau de Jérôme Bosch.
J'ai cogité longtemps, mais je me suis bien amusée!
Quelle ironie ! Il est excellent ce texte !
RépondreSupprimerMerci beaucoup!
SupprimerY a de la queue et du sein, dans ce texte, jeune fille ! C'est du propre, blondinette :) Très chouette texte ;)
RépondreSupprimerAh ben la faute à qui, hein?
SupprimerMerci ma belle!
La chute est délicieusement cruelle ;-) !
RépondreSupprimerJe me plais de plus en plus à inventer des fins comme celle-là.
SupprimerEt je m'amuse!
Wow, Sarah !!! Dis, tu vires trash dis-moi ! J'avoue avoir éclaté de rire en lisant :
RépondreSupprimer"Contre plongée sublime dans son décolleté quand elle se penche vers moi.
Ses mains m'empoignent et me guident vers elle.
Ma queue se dresse, je suis au plus près du paradis." Wow, la métaphore filée. Coquinette, va ...
Ah ouais, on se lâche, hein!
SupprimerExit la midinette au coeur guimauve...
M'enfin, qu'est-ce qui m'arrive?
Comme quoi le metier de chercheur n'est pas de tout repos....Il y a un moment où la tentation est grande de tester in vivo le fameux produit sur lequel on travaille depuis des années !!!....Par contre, autant le rat possède une paire de couilles d'une taille respectable pour le volume de son corps, autant sa queue elle-même est d'une taille nettement plus raisonnable !!!!....Bon mais quand on est d'humeur coquine ce n'est pas un détail comme ça qui va nous arrêter n'est-ce pas Sarah ?.....
RépondreSupprimerAh non c'est juste que je n'ai aucun sens des... proportions (ahem) et des mesures (tu me verrais faire un créneau!.
SupprimerEt je n'ai pas l'esprit scientifique pour deux sous, alors!
Mais si on ne s'en formalise pas à la lecture, c'est l'essentiel!
Tu te téléportes super bien dans la tête d'un mec (transformé en souris), dis donc ! Bravo !
RépondreSupprimerHan, ma Coq'! Toi ici??
SupprimerMerci pour ton passage et pour ce petit commentaire...
Les mecs devraient tous un jour passer par la case petite souris, je trouve...