@Romaric Cazaux
Combien de temps vont-ils rester plantés là? Se peut-il que l'un d'eux ait déjà donné l'alerte?
A leur allure bonhomme et bedonnante, on croirait qu'il n'a rien à craindre d'eux. Quatre véritables clichés de mangeurs de donuts, c'est tout ce qu'ils sont.
Et pourtant...
Chris les observe depuis la fenêtre de la banque.
Il pensait que ce serait facile. Il avait même rassuré Max, pour qui ce coup était un galop d'essai :
"T'as déjà fait la queue au bureau de tabac pour acheter des clopes? Ben, c'est pareil, sauf que là, on prend de l'oseille, c'est la seule différence ; tu demandes gentiment et surtout tu fais bien gaffe à buter personne. Ton calibre, il doit juste servir à ce qu'on te serve plus rapidement."
Il était entré le premier, avait fait la queue jusqu'au guichet numéro 2, celui où officiait toujours la blonde mignonne à qui il avait fait du gringue, le jour où il était venu ouvrir son faux compte pour repérer les lieux. C'est elle qui lui filerait le fric, et imaginer ses yeux suppliants et apeurés le rendait déjà fou d'excitation. Peut-être même qu'il l'embarquerait avec eux, après... histoire de prolonger le plaisir encore un peu.
Max était entré après, se postant, lui, au guichet numéro 5, près de la fenêtre, d'où il avait une vue imprenable sur la rue. C'était son job, surveiller les alentours.
Mais au moment fatidique, Max a paniqué. L'agent au guichet a vu son arme, a tenté une manœuvre pour activer l'alarme, mais Max lui a collé le flingue sur la tempe, tremblant comme une feuille.
Alors une cliente a hurlé.
Max a sursauté.
La gâchette a cédé, libérant une balle presque aussi silencieuse que le bouchon d'une bonne bouteille qu'on ouvre.
Le corps de l'agent et l'arme de Max sont tombés en même temps.
Avant même que Chris ait pu faire son numéro, criant au hold up, provoquant la terreur et les cris des clients - c'était, en vérité, ce qui lui procurait le plus de plaisir - tout était déjà fini.
Ils sont quatre.
Que savent-ils déjà de la situation?
Ont-ils entendu la détonation, les cris?
Bientôt, la rue grouillera d'uniformes.
Alors il ramasse l'arme de Max, la pointe en direction des policiers et tire. Quatre coups suffisent. Il ne rate jamais sa cible, même lointaine, même mouvante.
Déjà, il entend les sirènes au loin.
Sans un regard pour Max, effondré auprès de sa victime, il lui remet l'arme dans les mains.
Puis il gagne calmement la sortie qui donne sur l'arrière du bâtiment.
Il contourne l'immeuble d'un pas tranquille.
Au moment où il s'apprête à rejoindre la rue principale, une femme portant un brassard de police l'interpelle :
- Monsieur, s'il vous plait, vous ne pouvez pas passer. Veuillez vous éloigner du périmètre de sécurité."
Chris obéit sagement, non sans avoir gratifié la jeune femme de son sourire charmeur.
A deux jours près, il y a un an, je me lançais dans l'aventure de cet atelier. Sur une photo de Kot, particulièrement touchante, d'un homme dans une laverie.
Si on m'avait dit à ce moment-là que j'y prendrais autant de plaisir, que 29 autres textes suivraient et qu'il y aurait même une romance-feuilleton à suivre, j'aurais bien ri.
Mais voilà, ma 30e participation est bouclée, et j'ai une seule certitude, celle d'être encore là lundi prochain.
Merci Leiloona pour ce précieux rendez-vous.
A deux jours près, il y a un an, je me lançais dans l'aventure de cet atelier. Sur une photo de Kot, particulièrement touchante, d'un homme dans une laverie.
Si on m'avait dit à ce moment-là que j'y prendrais autant de plaisir, que 29 autres textes suivraient et qu'il y aurait même une romance-feuilleton à suivre, j'aurais bien ri.
Mais voilà, ma 30e participation est bouclée, et j'ai une seule certitude, celle d'être encore là lundi prochain.
Merci Leiloona pour ce précieux rendez-vous.
Excellent texte, prenant, palpitant et j'aime la tournure qu'il prend sur la fin.
RépondreSupprimerOh, je suis touchée aussi par ton commentaire qui suit ton texte.
RépondreSupprimerDe rien, ma belle ! Merci aussi de tes participations ! :D
Merci ma Leil!
SupprimerAh j'ai failli manquer ce texte. Je pensais pourtant avoir ouvert tous les liens. J'aurais manqué quelque chose ! J'ai adoré.
RépondreSupprimerJe pense que c'est parce que j'ai donné mon lien un peu tard à Leil.
SupprimerMerci pour ce compliment!
Un texte rythmé et palpitant !
RépondreSupprimerMerci beaucoup!
SupprimerMes yeux brillent d'excitation face à ce récit ! Quel saligaud ce Chris ! (mais on a très envie de le suivre pour savoir ce qu'il advient ! )
RépondreSupprimerWaouh, tout ça pour moi! Merci.
SupprimerQuant à savoir ce qu'il advient de Chris, si une autre photo s'y prête, pourquoi pas?
Joyeux anniversaire d'atelier d'écriture ! :D
RépondreSupprimerJ'ai d'ailleurs beaucoup apprécié ce texte, très bien construit.
Merci pour tes voeux d'anniversaire et pour ton compliment sur mon texte.
SupprimerUn beau salopard au sourire charmeur et le texte est bouclé. ;-)
RépondreSupprimerOui, c'est ça!
SupprimerJ'aurais voulu le faire plus salopard encore... une prochaine fois, qui sait!
Oh le sale type !
RépondreSupprimerOui, quel type inhumain!
Supprimerquel charmeur mais dangereux
RépondreSupprimerC'est ça, limite psychopathe sans état d'âmes.
SupprimerBrrrr, j'en ai des frissons dans le dos! Sale mec, sale con...
RépondreSupprimerBon, alors pour les frissons, désolée... ;)
SupprimerMais ça veut dire que mon texte fait son petit effet!
ah oui!!! moi aussi je crois bien que j'ai débuté vers l'époque de la photo d'un homme dans une laverie :-)
RépondreSupprimerbon texte, ici, quasiment le crime parfait!
Merci Adrienne!
SupprimerAlors bel anniversaire d'atelier à toi aussi. ;)