© Yannick Debain
Quinze ans déjà que j'entends parler de toi.
Quinze ans qu'on me dit que je te ressemble.
Et j'en crève.
Comment je le saurais, moi? Je ne t'ai jamais vu.
Juste des photos de toi. Partout.
On me parle de toi tout le temps.
Mais pour moi tu n'es qu'un inconnu.
Ma mère ne sait pas que je suis là.
Elle n'aurait pas voulu venir.
Elle m'en aurait même dissuadé.
Pour elle, cet endroit est comme maudit.
Mais moi je suis là.
J'ai besoin de voir, de sentir, d'être avec toi.
Au pied de ce gratte-ciel, qui me présente l'éclat de ses vitres, immense et fier, comme une provocation à ceux qui ne sont plus.
Je ne suis pas le seul, beaucoup se recueillent comme moi.
Ce ballon rouge, il est pour toi.
Rouge comme mon cœur qui saigne du manque de toi.
Rouge comme le feu qui a embrasé les tours.
Rouge comme la rage que j'ai contre ceux qui ont la haine des hommes.
Rouge comme l'amour que je te porte, sans même te connaître.
Rouge comme le sang d'un père qui coule dans les veines d'un fils.
Rouge chagrin.
62e participation à l'atelier Une photo, quelques mots, de Leiloona, du blog Bric à Book.
Un poignant hommage.
RépondreSupprimerOh il est fort ton texte Sarah ! Très beau et très poignant. Une réussite !
RépondreSupprimerMerci beaucoup. Je l'ai écrit d'une traite, sans trop réfléchir.
SupprimerTon texte est si beau et si fort qu'il se passe de commentaires....Quel magnifique hommage...
RépondreSupprimerMerci Bénédicte. Cela me touche beaucoup.
SupprimerC'est juste superbement écrit...
RépondreSupprimerMerci beaucoup!
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