@Kot
06h18, ligne 2, Pigalle
06h18, ligne 2, Pigalle
Je grimpe dans la rame, je m’écroule
sur le premier siège.
Comme chaque matin, peu de voyageurs
Des visages endormis, le Paris matinal commence sa journée.
Des ombres chancelantes, des costumes froissés, le Paris fêtard termine sa nuit.
Les regards de ces derniers me gênent.
Machinalement, je tire sur ma jupe.
Ils s’imaginent, je le sais, que je sors d’une boite de nuit, dans laquelle j’ai passé ma soirée à aguicher le premier mec venu sans avoir réussi à en attraper un.
Un maquillage plus très frais, ivre de fatigue, c’est de quoi j’ai l’air en tous cas.
Comme chaque matin, peu de voyageurs
Des visages endormis, le Paris matinal commence sa journée.
Des ombres chancelantes, des costumes froissés, le Paris fêtard termine sa nuit.
Les regards de ces derniers me gênent.
Machinalement, je tire sur ma jupe.
Ils s’imaginent, je le sais, que je sors d’une boite de nuit, dans laquelle j’ai passé ma soirée à aguicher le premier mec venu sans avoir réussi à en attraper un.
Un maquillage plus très frais, ivre de fatigue, c’est de quoi j’ai l’air en tous cas.
Je devrais prévoir un jeans, pour le retour… Si à l’aller je ne le peux pas (le patron interdit qu’on arrive en pantalon), pour le retour au moins.
Je ne sais pas pourquoi, au moment de sortir de chez moi, j’y pense un instant et puis je renonce.
Il n’y a pas si longtemps, l’idée ne m’aurait même pas effleuré l’esprit.
Au début j’étais fière.
Combien de temps encore serai-je capable de m’exposer comme je le fais ?
Ce qui ne devait être qu’un job provisoire est devenu gagne pain permanent.
Ce que je trouvais très fun au début est devenu trop dégradant.
Je ne supporte plus les regards sur moi.
Ceux des clients qui me voient danser et me déshabiller.
Ceux des passagers qui se font une fausse idée de moi.
J’ai honte…
Honte de me sentir salie un peu plus chaque soir.
Honte de tromper mes proches, m’enfonçant toujours un peu plus dans une spirale de mensonges.
Officiellement, je suis serveuse
pour payer mes études d’arts.
Officieusement, je suis danseuse dans un club de striptease.
Officieusement, je suis danseuse dans un club de striptease.
Pendant onze heures, je peux être l'autre.
C'était ma deuxième participation à l'atelier de Leiloona, "Une photo, quelques mots", sur Bricàbook.
Très joli, j'aime beaucoup !
RépondreSupprimerMerci!
RépondreSupprimerMerci pour cette petite lecture de début de soirée, j'aime ce que tu as écrit, je le trouve vraiment en adéquation avec cette photo. :)
RépondreSupprimerOh merci Dolly!
SupprimerTrès sympa, dans le fond comme sur la forme !
RépondreSupprimerMerci ma Stéphie!
SupprimerOui j'aime bien l'idée aussi et la façon dont tu mènes le récit!
RépondreSupprimerC'est gentil Sabine, merci!
SupprimerUne double existence, poignante.
RépondreSupprimerMerci beaucoup!
SupprimerDu coup, on la regarde autrement.... j'aime cette multiplicité des points de vue.
RépondreSupprimerOui, c'est vrai... ça donne beaucoup de perspectives différentes.
SupprimerHum, la Alex du dessus, c'est moi ... L'autre ! :lol:
RépondreSupprimerJ'ai eu comme un doute, sur le coup... j'connais tellement d'Alex, maintenant! lol!
SupprimerMais une seule blonde!!!!
la dérive pour survivre et le poids du regard des autres
RépondreSupprimerun beau texte, une belle réflexion
Merci! C'est, je crois, le regard des autres, qui m'a paru le plus flagrant dans cette photo.
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