dimanche 9 octobre 2011

Dernières nouvelles des oiseaux, Erik Orsenna

"La vie fait du bruit. Forcément. Toutes les vies, même celle des plantes: quand elle poussent, ça s'entend. Il suffit d'être attentif.
Quand les bruits, tous les bruits ont disparu, c'est mauvais signe. Très mauvais signe."



Ca fait un petit bout de temps que ce roman traîne sur ma PAL et je me suis enfin décidée à le lire



L'histoire : Sept jeunes gens, récompensés parce qu'ils sont des passionnés (de colle, d'escaliers, de moteurs, de nuages...) vont devoir vivre deux mois sur une île où ils pourront enfin laisser libre cours à leur passion dévorante. Alors que l'idée de départ prévoit que les sept établissent un contact et réalisent un projet commun, aucun d'entre eux ne s'adresse la parole.
Survient alors une terrible tempête, qui détruit presque tout sur l'île. Comment les sept vont-ils pouvoir repartir? Voilà leur projet commun : trouver un moyen de rentrer chez eux.

Mon avis : Même si ce roman est court et que son idée de départ est originale, je me suis vraiment ennuyée en le lisant. Récompenser non pas les bons élèves, mais des élèves différents, travailleurs, mais travailleurs passionnés et libres. Jolie utopie.
L'histoire bien entendu tient plus du conte que du roman, mais la "magie" n'a pas opérée. Je n'ai pas été sensible à ces sept personnalités atypiques, à part peut-être le personnage qui aime les nuages mais qui pourtant se trompe de prédiction et ne voit pas arriver la tempête, ce qui lui vaut les foudres de ces camarades.
La seconde partie du roman est quand même plus intéressante, lorsque les sept enfants commencent à travailler ensemble, mais je n'ai toutefois perçu aucun lien entre eux, aucune complicité, qui aurait pu porter le projet et emballer le lecteur, car la participation de chacun à ce projet est relatée dans un chapitre différent. On ne comprend donc pas ce que l'un des sept peut apporter aux autres si ce n'est un coup de main de temps en temps.
Si Orsenna voulait vanter les mérites de la différence, c'est un bon pari. Si son but était de louer le travail, la solidarité et les valeurs communes du style "ensemble on est plus fort", je crois que c'est raté. Chaque personnage semble se retrouver encore plus solitaire qu'au départ, et leur décision de rester ensemble me conforte dans cette idée (la différence isole, et même si on est plusieurs à être différent) mais est bien légère et optimiste.
Je crains d'être passée totalement à côté de ce roman, et même de l'écriture d'Orsenna, qualifiée de "féerie" par un critique sur la quatrième de couverture. C'est incontestablement une écriture fluide, qui joue avec les mots mais il n'y a pour moi aucune féérie là-dedans.

Mais ce roman n'a pas que des points négatifs, même s'il m'a déçue. J'ai beaucoup aimé le parti pris du narrateur, dont on nous cache l'identité et qui suscite des questions. Est-ce l'un des sept? La directrice? Quand son identité est révélée, on comprend ce choix judicieux, de celui qui est le plus isolé des sept, et qui peut donc porter un regard particulier sur leur situation.
Enfin, ce roman est entrecoupé d'illustrations colorées et rigolotes, qui donnent vraiment l'aspect du conte à cette histoire.

1 commentaire:

  1. Cela fait longtemps que je n'ai pas lu un roman d'Orsenna ; je ne connaissais d'ailleurs pas ce titre.

    RépondreSupprimer