dimanche 7 novembre 2010

L'attrape-coeurs, Jérome David Salinger

"Mon rêve, c'est un livre qu'on arrive pas à lâcher et quand on l'a fini on voudrait que l'auteur soit un copain, un super-copain et on lui téléphonerait chaque fois qu'on en aurait envie"

"Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils approchent trop près du bord. Je veux dire s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. c'est ce que je ferais toute la journée. Je serais juste l'attrape-coeurs et tout. "


Toutes mes excuses pour ne pas avoir posté de billet depuis quelques jours, mais la grippe m'ayant rattrapée, j'ai passé les jours qui viennent de passer au fond de mon canapé!

Toutefois, c'est avec un certain plaisir que je vous livre ce billet sur


J'avais reçu ce roman dans le joli colis du Swap de rentrée, organisé par Kikine, que ma swappeuse Vanessa m'avait fait parvenir.


L'histoire : Ce roman raconte l'histoire d'Holden, jeune ado américain, qui vient de se faire exclure -encore- de son école. Holden est perdu, mais n'ose pas rentrer chez lui, par peur de la réaction de ses parents. On suit donc le jeune homme dans les deux jours d'errance dans New York qui le séparent de son retour chez lui.

Mon avis : j'avais vraiment envie de découvrir ce grand classique que je n'avais encore jamais lu. Et je n'ai pas été déçue.
La narration est simple, à la première personne, et se construit au fil des pensées d'Holden. Même si ça peut paraître décousu (d'ailleurs, il dit lui-même que les digressions servent parfois notre propos), on se laisse prendre par les émotions du jeune homme, et son parcours se lit très vite. Le jargon et l'argot utilisé amusent, mais donnent tout son cachet au texte.
Ce qui m'a aussi marqué, c'est l'atmosphère qui baigne ce roman. Holden est en plein déprime, il cafarde et se pose beaucoup de questions : comment alors ne pas être gagné par ce sentiment, en être dérangé? Car ce que décrit Holden va à quelques moments jusqu'au sordide, et l'atmosphère devient pesante. Malgré tout, et c'est ce qui m'a intriguée, c'est que je ne l'ai pas du tout ressenti comme cela. Evidemment, même si cela "plombe" un peu le roman, j'ai trouvé cela juste et en accord avec ce que veut faire ressentir Salinger.
J'ai aimé également les rencontres que fait Holden, même si cela l'amène à se sentir encore plus perdu et déprimé. J'ai aimé qu'il ait cette envie si puissante de se rapprocher de sa petite soeur, seul lien qu'il semble avoir gardé avec la réalité de sa vie. Phoebe est comme une bouffée d'air frais dans ce roman.
J'ai apprécié plonger au coeur des pensées d'Holden, son langage, ses comparaisons, ses images, qui m'ont malgré tout parfois fait sourire.

Un petit bémol cependant : la fin de ce roman peut décevoir, car on attend plus, on attend peut-être une chute moins conventionnelle que ce qui nous est décrit à la fin. Mais on peut aussi le comprendre comme un déclic de la part d'Holden et un retour bénéfique à la réalité.

Une dernière chose concernant la traduction : cette édition traduite par Annie Saumon fait visiblement parler d'elle, et pas en bien, car elle est beaucoup critiquée, comme n'étant pas si fidèle au texte que celle de Japrisot.
Je vous laisse juge, car je n'ai pas eu connaissance de la traduction précédente.

Merci encore à Vanessa pour m'avoir offert ce roman!

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